
Blue Jasmine, ou le genre de film en apparence benêt mais qui s'avère bien plus poignant que prévu.
En effet, on y suit Jasmine, new-yorkaise, qui se voit contrainte d'emménager chez sa soeur, à San Francisco. Si jusque là Jasmine menait la grande vie à New York grâce aux transactions économiques de son époux, c'est également à cause de celles-ci qu'elle se voit dégringoler sur l'échelle sociale suite à quelques magouilles.
On pourrait ainsi croire que ce film traite simplement de la confrontation de deux classes sociales distinctes, la sœur bourgeoise débarquant dans le logement social de sa sœur cadette. Et c'est ce que veut nous faire croire le film, multipliant les scènes relativement drôles dans la première moitié du film grâce au comique de situation. Mais très vite, ce rire devient acide, le comique devient tragique, notamment ce moment où Jasmine pense enfin être arrivée au bout de son chemin de croix, se voyant déjà revivre la grande vie grâce à une nouvelle rencontre, alors que la dure réalité revient la frapper de plein fouet, la clouant pour de bon au sol. Sans parler de cette folie qui semble nous guetter quand tout se délite autour de nous.
Blue Jasmine est un film simple aux premiers abords, mais puissant, et terriblement réaliste, parlant de ces chutes sociales diverses et variées, provoquées tantôt par les crises boursières, tantôt par des magouilles infructueuses, ou simplement par quelques malheurs accumulés. Ce passage du rire au tragique ne fait que renforcer l'aspect pathétique de la situation, parvenant presque à nous faire ressentir une certaine forme de culpabilité, nous spectateur de cette descente en enfer.