Woody Allen n’est jamais aussi bon que quant il renoue avec sa veine cruelle et morale. Dans le cas présent il n’épargne pas son héroïne, une sorte de cousine lointaine des exaspérantes pétasses de « Sex and the city », qui aurait chuté non pas d’une mais de deux classes. Cela permet aussi au cinéaste de confronter le mode de vie de la haute bourgeoisie à celui des prolos. Sa sympathie va bien évidemment aux derniers. En effet même s’ils ne sont pas exempts de défauts, ils ont le mérite d’être franc du collier, simple et direct. Jasmine quant à elle fait son propre malheur, de part son impardonnable mépris tout d’abord, mais aussi par son incroyable hypocrisie, défaut bien partagé dans le milieu où elle évolue, il faut voir son escroc de mari expliquer à son fils qu’il faut être généreux envers les moins chanceux, tout en dînant dans des couverts en argents, entre autre exemple. Dans sa mise en scène Allen entremêle de manière subtile passé et présent, nous faisant pénétrer dans la psyché de son personnage par petites touches, jusqu’au coup de grâce, flirtant avec la folie pure.
Johannes_Roger
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le 16 janv. 2014

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