Tout ce qui brille n'est pas or.

Je m'étais jurée : plus de Woody. Fini. Et puis, parfois, faut faire des concessions. Et je me suis dis, allez, y'a Cate et Sally. Puis il peut faire bien même sans être transcendant.

Mais... non...

Mou. Convenu. Binaire. Des flash-back comme de gros traits pour biiiien nous expliquer le pourquoi du comment du maintenant (Woody est sénile ou prend ses spectateurs pour des neuneus ?). L'explication à outrance qui alourdit et ne sert à rien.
Blanchett joue avec exubérance, ça frôle le ridicule, mais ça tient parce qu'elle est excellente, et qu'elle en fait tellement qu'on y croit (même impression lorsqu'elle jouait la Reine Elizabeth, je trouve).
Hawkins est toute en retenue rafraîchissante et touchante. D'un naturel maladroit. Parfois l'impression qu'elle ne sait plus trop comment se déplacer dans l'espace, mais ça colle bien avec son personnage.
Les acteurs sont du côté du pataud, lourdaud, vaguement expressif quand le train déraille. Sans plus.

Bon point sur quelques plans de ville (San Francisco) et sur les décors d'appart et maisons. Là aussi ça joue le cliché facile et carte postale pittoresque, mais ça fonctionne bien pour mettre immédiatement le spectateur dans l'ambiance.

Pas de rire à s'en péter la panse. Quelques sourires tout de même. Pas de gros stress et de larmes aux coins des yeux. De l'attachement.
Un brin d'ennui face au montage et au rythme rantanplan bonchienchien.

Faut reconnaître aussi que c'est difficile de filmer sur la déchéance alcoolique et sous drogue d'une femme quarantenaire. Cassavetes l'a si bien fait que le défi est haut.

Bref.
Décidément.
Allen et moi, ça ne fonctionne pas.