Un autre goût de la folie
Bon, d'ores et déjà, je dois vous prévenir. Si vous détestez les névrosés qui causent sans cesse, n'allez pas voir ce nouveau Allen. Mais ça, vous le saviez déjà !
Ceci dit, je vais m'adressez surtout à ceux qui détestent le petit new-yorkais rabougris et maigrichon :
Ce film est assez proche de Match Point. Il est une métaphore de l'esprit de Woody plus qu'un énième remake dans la série Annie Hall. C'est en ça que le vieil homme me surprend encore. Et davantage, quand je me suis rendu compte qu'ici, Woody Allen s'était rendu compte qu'il existe une vraie folie, de vrais traumatismes. Que l'esprit ne peut pas toujours se guérir par lui même, et qu'on en subie des traumatismes physiologiques.
Bien joué Woody Allen ! Il t'aura fallu longtemps avant de comprendre que tout n'est pas névrose adolescente, mais parfois dépression d'adulte. Il t'aura fallu longtemps pour envisager que face à l'absence de solution, l'esprit se replie sur lui-même, par cycle, qu'il est irrémédiablement endommagé comme un hard drive chinois.
Il y a beaucoup de bien dans ce film. Déjà, la prestation de Cate Blanchet. Et puis, celle de la la génialissime Sally Hawkins, que j'ai découvert dans Be Happy. Il y a également de bien, le fait qu'aucun personnage n'incarne Woody Allen lui-même, comme le faisait Owen Wilson. Le film aurait pu être, de bien des façons, être d'un autre réalisateur.
Il est bon de voir Woody se réinventer.