Critique au style légèrement éméché.
D'aussi loin que je me souvienne, c'est l'un des seuls Woody Allen que j'ai vu. Certes, c'est l'un des réalisateurs les plus huppés, certes chacun de ses films attire les foules mine de rien. Mais voilà, je ne suis pas allé voir ses autres films au cinéma et il se trouve que ce fut celui-là le premier. Alors autant faire une critique pour fêter ça.
Déjà l'histoire: On suit une version adulte de Susanita (pour ceux qui n'ont pas lu ce chef d’œuvre de BD qu'est Mafalda, je vous le recommande chaudement) ayant eu un mari plein aux as et ayant connu le grand luxe. Mais voilà, son mari était en fait un escroc, le FBI s'en est mêlé, et elle se retrouve sans un rond. Seule solution: quémander l'asile à sa sœur, modeste caissière à San Francisco pour ne pas se retrouver à la rue.
Le spectateur va donc suivre les déboires de Susanita dans sa vie de nouvelle pauvre, devant se contenter d'une simple chambre ("mais mais mais... Tu n'as pas de suite pour moi, sœurette?"), ne pouvant plus aller faire ses courses sur Park Avenue (l'équivalent des Champs-Élysées chez nous) et surtout, surtout, elle doit travailler!!! ("Oh mon dieu, quelle humiliation! *sanglots*)
Voilà, M. Allen aurait pu se contenter de cette histoire, mais il a eu une idée (ou son scénariste, je suis pas très au fait de ce genre de business) qui rend tout ça fortement intéressante: Susanita est quelque-peu traumatisé par sa rétrogradation sociale fulgurante et a quelques petits problèmes psychologiques: Parfois, elle se remémore son passé et divague complétement. Pour le spectateur, ça se traduit par un flashback revenant sur la vie faste de Susanita.
En somme, M.Allen (ou son scénariste) offre un double récit intéressant montrant une Susanita qui apparaît de moins en moins innocente dans ce qui lui arrive. Je ne dis pas que c'est le film de l'année, mais ça reste un bon moment à passer.