Voilà encore un titre de film de Woody Allen non traduit alors que le trait de caractère caractérisant Jasmine est qu’elle est bizarre,cinglée (blue).C’est déroutant que Woody Allen ait ce point de vue uniforme sur le personnage de Cate Blanchett.Alors qu’elle est névrosée,alcoolique,seule,accro à un antidépresseur.Le manque de reconnaissance de Jasmine dans son milieu riche rejaillit aussi dans l’environnement de sa « sœur » Ginger à San Francisco.Quelque part,Woody Allen table sur l’incapacité de Jasmine à se relever d’une première vie où elle était déjà perdue et à continuer ce jeu du chien dans un jeu de quilles.Cette posture est assez dérangeante.Par contre,là où Blue Jasmine est subtil,c’est de montrer comment Ginger avec son background,ses codes sociaux de femme du peuple est aussi gauche,mal assise (pour reprendre l’expression de la chanson de Pauline Croze).Le spectateur est donc en présence de deux femmes au bord de la crise de nerfs,qui en ont marre de supporter des hommes qui ne tiennent pas leurs promesses.Woody Allen, en croisant les portraits de Ginger et Jasmine,tend à montrer que le milieu social (riche ou populaire) n’est pas forcément épanouissant,et qu’une femme se retrouve souvent déçue par les hommes (maris,amants de passage où même rencontres prometteuses).Même si Ginger semble moins paumée que Jasmine à la fin du film,on sent qu’elle se contente du couple qu’elle forme avec Chilly sans y trouver une grande inspiration.Blue Jasmine,porté par Cate Blanchett et Sally Hawkins,reste quand même le film le plus désillusionné de Woody Allen et questionne sur le propre blues du réalisateur quand il l’a mis en boîte.Le résultat est donc mitigé même si tout n’est pas à jeter.Un soupçon d’espoir aurait changé le ressenti général à coup sûr.

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le 7 mai 2018

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