"Match Point", "Scoop" et "Vicky Cristina Barcelona"... Voilà en substance ce que je retiens de la dernière décennie de Woody Allen... et cela au milieu d’une douzaine de films. Me faut-il trois purges pour ensuite me régaler d’un Allen ? C’est la question que je me suis posée face à ce "Blue Jasmine", surtout que, les purges venant de l’ami Woody, je m’en suis farci quelques unes d’affilé ces derniers temps (...au point de ne plus compter, c’est dire !). Alors, peut-être est-ce lié à cet état d’esprit que j’avais, mais je dois bien reconnaître que dès les premières minutes, j’en avais déjà presque marre de ce film. Même intro, même musique, même personnage à simagrées dans une atmosphère de théâtre new-yorkais... Je veux bien qu’un auteur ait sa patte, mais quand même ! Le premier échange entre Sally Hawkins et Andrew Dice Clay fut pour moi à lui seul le symbole des lourdeurs d’écriture d’Allen, à classer dans la série des dialogues fonctionnels nazes qui fonctionnent à coup de « mais tu ne te souviens pas de ce qu’elle a fait ? – Ah mais bien sûr que je me souviens qu’elle a fait ça et qu’après on a fait ça, ce qui nous a obligé à faire ça ! – Et tu sembles oublier qu’après il s’est passé ça et ça ! Ah ça t’arrange bien ! – Et toi, tu ne te rappelles peut-être pas la fois où... » et ainsi de suite... Après, c’est une question de goût, mais on retombe encore et toujours dans ce cinéma d’acteurs excentriques qui parlent tous le temps et qui se risquent aux limites de la caricatures et le sur-jeu. Après, je peux comprendre qu’on aime ces petites jacasseries, mais moi au bout d’un moment, j’en ai juste ma claque. Donc, je pense qu’au moins, vous voilà prévenus : si vous aimez encore les derniers Allen allez-y mais franchement, sous le soleil de Woody, avec ce "Blue Jasmine", rien de nouveau...