Blow-Up fait partie de ces quelques films dont la réputation perdure surtout en raison de leur importance historique et leur passé de révolutionnaire, tout comme certains de ses compères italiens que j'avoue avoir particulièrement déprécié (Le Pigeon, La Dolce Vita...).
Tandis que beaucoup de critiques assez négatives appuie un récurent sentiment d'ennui, ça n'a pas du tout été mon cas. L'ambiance typique d'un thriller hitchcockien, associée au fait qu'on suive un personnage aussi insupportable que remarquablement interprété, constitue un parfait point d'accroche.
Blow-Up est très ambitieux, si bien qu'il n'est pas aisé d'en définir le sujet : le film propose d'abord des scènes de photographie allant jusqu'à suggérer le viol, des scènes de débauche plutôt osées et de voyeurisme particulièrement indiscret... Mais ce n'est qu'ensuite que l'intrigue principale survient, l'histoire du meurtre, avant de conclure sur une fin pour le moins symbolique.
L'approche philosophique se fond parfaitement dans l'ambiance de thriller, mais de nombreux éléments dont l'intérêt scénaristique m'échappe encore viennent casser régulièrement le rythme.
Les deux filles avec qui le personnage couche ne sont finalement présentes que pour appuyer la débauche déjà existante. De même, je ne comprends pas l'intrigue autour de la vendeuse d'antiquités, et surtout l'intérêt de cette énorme hélice... Un autre symbole ? Dans tous les cas, ce n'est pas très clair.
La fin, si elle m'a dans un premier temps laissé perplexe, reste quant à elle très riche de sens.
Si rien n'est énoncé clairement, on peut très bien s'imaginer que le personnage principal a fait l'expérience d'un faux souvenir. La balle de tennis, qui est à la fois existante et immatérielle, fait écho à au meurtre illusoire qu'il s'est imaginé avoir eu sous les yeux. Cela remet en cause sa perception de la réalité, d'où son air troublé.
Mais parce que je ne comprenais pas où il souhaitait m'emmener, Blow-Up m'a perdu en cours de route. Il manque globalement de clarté à mes yeux, et n'offre que très peu de clés pour l'approfondir. On lui préférera son homologue et remake spirituel, Blow Out, réalisé quinze ans plus tard par l'immense De Palma, qui donnera à cette histoire une toute autre dimension.