Expulsées de chez elles, Blondie et sa mère souffrante vivent au-dessus d'un drugstore des bas-fond de New-York, hébergées et nourries gratuitement par leurs anciens voisins, pourtant aussi pauvres qu'elles. Elles sont désespéramment dans le besoin. Mais l'agent de l'aide social où elle s'est empressée d'aller quémander de l'aide ne l'entend pas de cette oreille. Si misérables soient-elles, d'autres familles méritent plus qu'elles le coup de pouce du gouvernement. Et quand finalement, trempée jusqu'aux os, elle regagne l'arrière boutique du drugstore où l'attend la dépouille de sa mère tout juste partie, elle laisse sortir toute sa rage, sa tristesse et sa détermination : plus jamais elle ne connaîtra la faim, la soif, le froid et l'humidité. Et cela quelque soit la légalité du chemin emprunté. Commence alors pour la néo-arnaqueuse une initiation aux techniques et aux combines du métier. Rapidement son talent lui vaudra de régulières tombées d'argent et son audace la reconnaissance du milieu. Mais si elle se contente dans un premier temps de rester dans l'ombre des pontes de la pègre et d'encaisser de gros chèques à l'occasion, son orgueil et sa volonté de fer lui feront très vite grimper les échelons et s'associer avec Danny, le second dans la hiérarchie, pour évincer le grand chef. S'ensuivra une longue et sentimentale collaboration au sommet de la pègre new-yorkaise...

Datant de 1933, Blondie Johnson est sortie en plein dans la crise des années 30 et la Grande Dépression qui balayait les États-Unis et jetait à la rue des familles par milliers. Empathie pour Blondie, sympathie pour les gangsters et sublime décolleté de Joan Blondell, impossible de se tromper, on est bien un film de l'ère pré-Code Hays. Les quelques films de cette époque que j'ai pu voir m'ont tous convaincu d'une chose : un sentiment de liberté et de modernisme soufflait sur le Hollywood des années 20 et du début des années 30. La encore, si le thème de l'ascension et de la chute du boss de la pègre est devenu un classique du film de gangster, gageons que celui de Ray Enright fut l'un des premiers, ou du moins le premier à avoir pour chef de la mafia une femme. Blondie Johnson traite également de l'exercice du pouvoir et de la solitude inhérente à sa pratique. Très bonne surprise. Joan Blondell, en plus d'être très belle, est excellente.
blig
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le 1 déc. 2014

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