Princesse ravissante, Blanche-Neige s’attire la jalousie de sa belle-mère la reine, qui a pour seule obsession d’être la plus belle du royaume. La jeune princesse est contrainte de fuir dans la forêt où elle trouve refuge chez sept nains qui travaillent dans une mine. Mais la reine continue activement ses recherches pour trouver Blanche-Neige et la tuer…


Le public américain connaissait Walt Disney depuis 1924. Jeune prodige de 23 ans, c’est en effet à cette date-là qu’il se fait connaître dans le monde de l’animation avec les Alice Comedies, rejointes à partir de 1927 par les aventures d’Oswald le lapin chanceux, lui-même vite remplacé par celui qui deviendra l’icône du studio, Mickey Mouse. Enfin, en 1929, l’entreprise de Walt Disney initie les Silly Symphonies, une série de courts-métrages musicaux sans réels personnages principaux. Mais Disney n’est pas satisfait, son ambition n’étant toujours pas contentée. En effet, il manque quelque chose à son palmarès, un long métrage doté d’un scénario et de vrais personnages qui évoluent tout au long du film. Un choix motivé également par des contraintes financières, les courts-métrages ne lui permettant pas de rentabiliser son œuvre autant qu’il le voudrait. Il se lance alors dans ce pari fou, qui pourrait lui coûter la vie de ses studios en cas d'échec, allant jusqu’à investir une partie de sa fortune personnelle.
Premier film d’animation mêlant couleur et son, c’est peu dire qu’avec Blanche-Neige et les sept nains, le pari est amplement réussi. Lorsqu’on le voit aujourd’hui, il est impossible de rester incompréhensif face à l’énorme succès que rencontra le film en 1937 et qui lui permit de s’inscrire dans la postérité. Il faut dire que l’animation est d’une fluidité et d’une élégance incroyables, tous les mouvements des personnages ayant été calqués sur de vraies personnes, le sommet étant atteint avec l’animation de Blanche-Neige, Hamilton Luske, son animateur, ayant fait des merveilles pour lui conférer la grâce de la danseuse Marjorie Celeste Belcher. En plus de cette animation irréprochable, les décors de Samuel Armstrong sont une merveille visuelle, d’autant qu’ils font partie intégrante de l’histoire, ne se contentant pas de rester en arrière-plan (voir la scène où Blanche-Neige se perd dans la forêt), même s’ils sont souvent trop vides de personnages (aucun figurant dans ce film). Quant au scénario, s’il est réduit à peau de chagrin, ça n’a aucune importance, le film se concentrant sur de petites scénettes musicales, visiblement inspirées des Silly Symphonies, qui permettent au moins d’étoffer les relations entre personnages, et surtout de rendre les Sept nains incroyablement vivants et attachants. D’autant que la musique et les chansons de Leigh Harline et Paul J. Smith, digne du plus grand des opéras, souligne parfaitement des effets dramatiques tout-à-fait réussis, qui feraient presque de ce Blanche-Neige un film d’épouvante, tant sa mise en scène et sa narration contiennent une tension dramatique inégalable, qu’on aimerait retrouver à ce point dans les films d’animation d’aujourd’hui.
Ainsi, malgré un certain manque de personnages et un scénario qui tiendrait sur un timbre-poste, Blanche-Neige méritait amplement d’entrer au Panthéon des grands chefs-d’œuvre du cinéma. Avec ce film d’animation, un des plus grands génies du XXe siècle révolutionnait le monde du cinéma, et entrait de plain-pied dans l’histoire et dans la légende. Un génie qui, longtemps après sa mort, continuerait à faire rêver des générations de petits et grands spectateurs…

Tonto
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le 30 mai 2017

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Tonto

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