Mauvaise Potion

Le film combine les uns après les autres les ingrédients d'emprunt à Blanche Neige(normal), Le seigneur des anneaux, Jeanne d'Arc et un peu de Twilight quand même.Phénomène hollywoodien courant mais justement, trop Blanche Neige à Hollywood.On nous ventait une relecture sombre pour en fait réaliser que le film est destiné à un public d'ados d'aujourd'hui. J'en attendais du rôle de grande méchante de Charlize Theron, qui a défaut d'un personnage réellement inquiétant reste une reine que j'interprète comme glamour upset. Viennent ensuite les plus gros soucis du film à savoir un récit bancal et une esthétique qui ne parvient jamais à se modeler une identité propre, nous avons tous déjà vu ce film avec les acteurs quasi dans les mêmes rôles.Et même quand le réalisateur tente d'injecter de son imagination fantasque et manichéenne en nous présentant une fôret maléfique (serpents, champis) et son double paradisiaque (lapinous et mousse fluo), nous restons indifférents face à cette page glacée de magazine.Il manque une chose essentielle au conte que Disney (forcément on y pense) a su retranscrire tout en dénaturant lui même l'histoire de Grimm, c'est une certaine poésie, et celà même si le personnage de Blanche Neige n'est pas un modèle d'émancipation (ce que le film a tenté de faire en bardant la fille d'une armure guidée par un mysticisme de pacotille), à la façon d'Alice nous étions dans un autre monde , il suffisait à cette cruelle reine quelques coups de crayon pour nous provoquer l'inquiétude. Je me demande encore c'est quoi cette histoire de chasseur qu'on veut nous faire avaler, il n'y a même pas de petit jeu ou d'attente ou de lien palpable avec Blanche Neige , un faux bad boy repenti qui nous offre tours sur tours joués d'avance, comment ces personnages peuvent être charismatiques (ou alors je suis pas une ado d'aujourd'hui) ?
Et le coup des métamorphoses en corbeau, je l'ai déjà vu quelque part aussi...
Néanmoins les dix premières minutes étaient dignes d'un bon conte.