Une guerre éventuelle entre l’ancienne et la nouvelle génération de réplicants.

On se rappelle bien comment le prolifique réalisateur Ridley Scott a bien ébahi son public avec son mythique et mémorable Blade Runner, un long-métrage inspiré d’un des plus grands romans de l’auteur célèbre Philipp K. Dick. Comme nous sommes plongés actuellement dans une ère de reboots ou de remakes, cela ne me surprends pas qu’Hollywood ose toucher à ce genre d’univers qui a tant inspiré les cinéphiles. Les producteurs se lancent à toutes sortes de projets cinématographiques, en se basant sur des œuvres qui ont marqué l’histoire du cinéma et Blade Runner en fait partie des films qui ont été applaudis par la critique. C’est sûr que c’était un projet qui m’inquiétait fortement, je craignais même que les producteurs allaient beaucoup trop loin pour ce qui est de prolonger un univers fascinant, nébuleux et énigmatique, tout en cassant impitoyablement le mythe en question.


Cependant ! En remarquant que c’était le réalisateur québécois Denis Villeneuve qui prenait les rênes de cette production, je me suis dit qu’on va sûrement découvrir quelque chose de phénoménal. Ce metteur en scène avait cassé les codes du genre policier en nous proposant le remarquable long-métrage Prisoners, j’étais bien curieux comment il allait manipuler les codes du genre de la science-fiction. Pendant le visionnage du film Prisoners, j’avais bien noté que le réalisateur aimait jouer sur la lenteur et sur la précision des scènes pour mettre le plus d’importance possible sur les personnages, en cherchant vraiment à hypnotiser son public. Apparemment, j’ai vu qu’il voulait absolument réaliser le même genre de prodige. Non seulement il casse considérablement les codes de la science-fiction mais en plus, il n’applique rien du tout de ce qui est habituel dans les films américains.


Que ce soit dans les scènes de combat, dans les scènes érotiques ou même dans les scènes d’interrogation, l’artiste fait plonger son public dans une multitude de nouvelles expériences visuelles absolument bluffantes. D’un côté, c’était un peu le même principe que celui de la version de Ridley Scott sauf que son scénario était bien écrit et étudié avec le plus grand soin. Dans la version Villeneuve, le scénario est beaucoup trop étiré, avec plus ou moins des scènes inutiles et quelques longueurs assez barbantes. Même si le contexte m’intriguait pas mal, l’histoire vacille constamment entre l’ennui et l’émerveillement pendant toute la durée du visionnage. Ce qui compense intensivement cette imperfection assez importante est le côté environnemental futuriste et l’emploi des effets spéciaux absolument prodigieux à voir, chaque décor est un moment artistique accrocheur. C'est un peu comme regarder un blockbusters développant un univers d’une beauté renversante avec un scénario mince comme Avatar ou Mad Max Fury Road mais Blade Runner 2049 se montre très atypique dans le genre.


Concernant le casting, on a juste Harrison Ford qui reprend son rôle tenu dans le premier film mais sa présence a finalement peu d’intérêt dans cette production vu qu'il apparaît assez tardivement, comme d’ailleurs pour la plupart du casting. Jared Leto est un personnage totalement transparent et incolore, Sylvia Hoeks fait un peu trop femme boudeuse même si ses échanges hostiles avec Ryan Golsing sont bien menés, Ana de Armas est juste là pour nous faire profiter de sa jeunesse et de sa féminité gracieuse et David Bautista est présent uniquement pour casser la gueule au protagoniste principal. Seul Ryan Gosling m’a semblé avoir sa place dans cette production. Je ne suis pas un grand fan de cet acteur mais je trouve qu’il adopte une bonne allure de Blade Runner, pas aussi notable qu’Harrison Ford l’était dans l’autre version mais sa prestation est convaincante.


Je trouve bien dommage que la plupart des protagonistes ne soient pas aussi bien étudiés comme je l’espérais, certains d’entre-eux auraient pu avoir le mérite d’être un peu plus signifiants. Et je préfère même pas parler de la bande-son, elle est assez gonflante à entendre à certains endroits. Malgré les défauts que je viens de mentionner, le film traite méticuleusement des théories sur les rêves, le mensonge et des secrets urbains bien cachés, avec une mise en scène techniquement acceptable pour suivre toute évolution de personnage. Très loin de la qualité suprême de la version Ridley Scott mais l’ensemble reste assez captivant pour éveiller suffisamment notre curiosité. 7/10




  • J’aime bien cette chanson... On peut continuer comme ça ou bien prendre un verre !

  • Prendre un verre me va !


LeTigre

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