Aillant regardé des dizaines de fois cette œuvre je me suis dit qu’il fallait écrire une critique digne de sa splendeur. C’est pourquoi j’ai revu le film pour m’y atteler plus en détail.
Blade est un anti-héros de comics de la maison des idées, il est apparu pour la première fois dans la série Dracula en tant que personnage secondaire mais au vu de son charisme et de ses fans il ne tardera pas à rejoindre les grands noms de Marvel en solo.
Suite direct du premier opus, Blade 2 est réalisé cette fois ci par Guillermo Del Toro, encore très peu connu, qui signe sa première grosse production estimée à environ 55 millions de dollars, budget très important pour l’adaptation d’un comics. En effet, les adaptations libres n’étant pas encore sous le sigle de Marvel Studio elles n’étaient pas source de succès constant comme aujourd’hui.
Guillermo crée un univers sombre et glauque qui retranscrit fidèlement l’œuvre dont est tiré le funambule, sa réalisation est jouissive par ses scènes d’actions maîtrisées, son travail d’adaptation dans tout les lieux. Mais son travail est surtout dans tout les points techniques et narratifs, son contrôle sur l’œuvre est total, il assume chaque sois et en dégagera une notoriété colossale qui lui laissera choix à d’autres œuvres comme Le Labyrinthe de Pan. Le maquillage est comme dans quasiment tous les films de Del Toro superbe mais pas seulement, les costumes utilisés apportent un vrai style aux personnages (pas moins de 100 vestes auront été créés pour Blade afin que la couleur ne change pas selon les lieux). Les effets numériques bien qu’assez remarquable pour l’époque sont utilisés pour agrémenter les combats de vitesse et d’acrobaties, étant donné l’époque les FX se repèrent au premier coup d’œil mais la transition entre le numérique et la réalité est tellement impressionnante qu’on en oublie vite sa qualité.
Côté casting, une équipe de choc est au rendez-vous et malgré leur faible notoriété à cette époque, la classe des personnages est bien présente. L’équipe est composée de Blade alias Wesley Snipe déjà connu pour avoir joué le 1er opus mais là où le casting se révèle extrêmement intéressant, c’est dans le pouvoir de crée des personnages avec un style propre et une classe digne des personnages de Matrix. En prenant le maître de Bruce Lee (Donni Yen), HellBoy (Ron Perlman) et Daryl (Norman Reedus), le casting est réussi, tout les personnages semblent avoir inventé le mot « bad-ass » à eux seuls (surtout Blade et sa célèbre paire de lunettes). Les scènes d’actions chorégraphiées justement par Donnie Yen sont réalistes et efficaces, les plans sont lisibles et dynamiques.
La photographie intégralement dirigée par Gabriel Beristain est riche d’ingéniosité car elle utilise une nouvelle caméra appelé « L-cam », elle consiste à apporter une sorte de travelling en action, grâce à cela la plupart des plans sont clairs et permettent l’immersion totale du spectateur dans l’action. Des plans old-school viendront s’immiscer dans tout ça pour apporter la classe totale au casting.
Le script est écrit par David S. Goyer connu pour ses nombreuses collaborations avec Chistopher Nolan ou Zack Snyder, pour l’aider, l’équipe technique fait appel aux créateurs du personnage de Blade à savoir Marv Wolfman et Gene Colan. L’histoire se déroule intégralement en Roumanie ou Blade va devoir faire face avec son équipe les Bloodpack à une nouvelle race de Vampire Reapers et leur chef Jaraek. Le scénario est intéressant par la façon d’intégrer ses nombreux personnages au fur et à mesure mais aussi par sa conception des dialogues bourrés de punchlines et phrases sarcastiques en tout genre. Même s’il est clair que le tout n’est pas fort d’une grande originalité dû à des rebondissements prévisibles et un script basique, la force des personnages et la puissance des scènes d’actions permettent une attention constante du spectateur.
La bande sonore composée par Marco Beltrami est incroyable par son audace qui consiste à mélanger énormément de genres. L’ost est riche de son électronique à tendance techno mais non aussi par ses chansons de style Rock ou Rap. Étrange mélange au premier abord qui s’incorpore parfaitement à l’écran grâce à une alchimie de l’univers à incorporer plus de chansons rythmées à souhait. Mention spéciale à la chanson culte de la boite de nuit.
En conclusion Del Toro arrive à s’immerger parfaitement dans l’œuvre qu’est Blade en créant un univers riche avec des personnages intéressants, une bande sonore audacieuse et un scénario certes basique mais qui donne lieu à des scènes cultes.
(PS : Blade mais quelle classe !!!)
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