BlacKkKlansman - J'ai infiltré le Ku Klux Klan par BlackLabel

Il me faut commencer par la fin, et donc la raconter, la "spoiler".


Des membres du klu klux klan élaborent un attentat à la bombe. Une épouse du klan vient déposer la bombe chez une activiste noire. Dans la panique, elle finit par la mettre dans la voiture. Son mari arrive avec quelques amis, déclenche la bombe à distance en passant près de la dite voiture, pensant faire exploser la maison et boom ! C'est le coup de l'arroseur arrosé, bien fait pour ces vilains racistes !


Et sur le coup, l'ironie de la situation, ça m'a fait rire.


Sauf que pour en arriver à ce rire, il faut se manger deux heures d'un film qui ne va nulle part, ne prend jamais de hauteur sur son sujet, fait mine de montrer un parallèle de colère entre le white power et le black power, mais d'un côté avec des abrutis blancs, des ploucs malsains, et de l'autre des beaux noirs intelligents et bien habillés. Les Noirs se définissent par une juste colère, et les Blancs par des clichés creux.


L'humanité a une couleur dans ce film, car quand les vilains blancs s'explosent eux-mêmes, bien fait pour eux ! C'est toujours ça de gagné !


Ce film est mauvais car il ne fait que dire ce qu'on sait déjà, que les organisations du klu klux klan sont dangereuses, mais sans sonder le pourquoi de cette organisation, le désoeuvrement de ses membres, le vide en eux, car, et ce n'est pas vouloir les excuser ou les défendre, ils sont eux-mêmes victimes de leur haine qui ne doit pas les aider à s'épanouir.


On critique souvent American History X (à raison) pour sa réalisation de spot publicitaire, mais il y a des scènes clés, comme celle du fils brillant étudiant, qui reste un fils aimant son père et recevant en héritage la haine raciste, en donnant plus tard aux clichés paternels une densité, une argumentation. Ensuite le fils la transmet à son petit frère.


Infiltrer le klan de l'intérieur pour en dévoiler l'intimité humaine, à la manière d'un Donnie Brasco, ne semble pas être un sujet en or pour le réalisateur. Mieux vaut s'en tenir aux clichés, aux formules creuses, à la charge inutile reposant sur l'émotion.


Quand à la fin, on nous sort des images de Trump qui n'ont pas de rapport direct avec l'intrigue du film, le soufflet se dégonfle et dévoile sa vraie nature. La malhonnêteté.

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le 6 oct. 2020

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