Black Out d'idées

Après un essai chez Marvel avec le film "Doctor Strange", Scott Derrickson revient dans son registre de prédilection : l'horreur. Déjà très client de son "Sinister" de 2012, un peu moins hypé par "Délivre-nous du mal" (2014), j'en attendais beaucoup (peut-être trop) de ce retour aux sources. Il faut dire que les temps sont durs pour le cinéma horrifique ; si durs qu'il en devient compliqué de se souvenir du dernier film marquant dans le genre.

"The Black Phone" ne servira malheureusement pas de contre-exemple. Malgré une certaine maitrise de la mise en scène, la sauce ne prend pas. La mise en route un peu longuette nous met déjà dans de beaux draps ; on perd un peu notre temps avec des scènes peu utiles qui ne servent pas le propos du film. Ensuite, une fois l'élément perturbateur principal arrivé, l'intrigue se transforme en une suite de faux mystères provenant du Black Phone. Mais le fond du problème n'est pas là. La pièce maitresse dans l'horreur est et restera toujours la menace. Ici, elle se veut plutôt originale car le kidnappeur est un poil déboussolé, il en rappellerait presque le comportement d'un certain Kevin Wendell Crumb du film "Split". Il enlève des enfants et réagit en fonction de si l'enfant s'est comporté comme un gentil garçon ou à l'inverse s'il a été vilain, son masque changeant en fonction de cette variable. Hormis cet aspect, c'est assez plat. Rares sont les scènes de suspens et d'épouvante comme dans "Sinister". C'est en fait tellement téléphoné à la fin qu'on s'attend presque un twist (qui n'arrivera pas car il aurait en fait encore plus détruit le film).

Donc c'est clairement décevant. L'intrigue mélangeant réel et fantastique ne nous emporte pas pour un sou. Dommage ! Je tiens tout de même à préciser que les jeux d'acteur des enfants sont globalement très convaincants.