Pour les adeptes de film de superhéros sans grand intérêt...

Black Adam est le dernier opus en date estampillé DC à apparaître sur les écrans. Il introduit un nouvel héros qui doit s’insérer dans leur univers étendu. Je suis plutôt bon public des films de superhéros même si je dois bien dire que bien peu d’opus DC m’ont pour l’instant vraiment plu. Néanmoins, la perspective de rencontrer un nouveau protagoniste éveille toujours ma curiosité. Pourquoi pas finalement ?


Le prologue du film nous plonge durant l’Antiquité à Kahndaq. Alors que la communauté vit en harmonie, elle subit l’oppression d’un tyran venu l’envahir pour exploiter ses richesses minérales. Mais un jeune homme décide de s’opposer à cet état fait et avec l’aide de sorciers se voit octroyer des pouvoirs. Grâce à ses nouvelles capacités, il met fin à au règne du dictateur et disparait par la même occasion. Cinq mille ans plus tard, il est libéré au cours de fouilles archéologiques et semble vouloir reprendre sa mission d’extermination des méchants…

De nos jours, Kahndaa est sous l’emprise d’une énorme milice qui cherche désespérément une couronne qui octroierait à son possesseur un immense pouvoir. C’est dans cette ambiance que le héros historique de la cité revient à la vie. Le souci est qu’il a une notion du bien et du mal qui prête à discussion. C’est pour cette raison que les membres de la Justice Society cherche à le maitriser avant qu’il ne cause de nouveaux drames. Le film nous conte ainsi tous ses batailles entre Adam, les superhéros de JSA et les gros méchants d’Intergang sur fond de quête d’un pouvoir absolu...


Après une introduction dans un lointain passé, l’histoire se déroule à notre époque dans une contrée imaginaire dont l’univers graphique est proche de celui de l’Egypte. En effet, la ville s’est construite sur les ruines d’une civilisation riche et grande. Le potentiel des lieux était important, il est bien peu exploité dans les faits. La dimension immersive que je pouvais espérer et telle un éléphant qui accouche d’une souris. La réalisation offre peu de moments où nous pouvons nous approprier les lieux ou nous plonger à hauteur d’homme dans la cité. Cet aspect est négligé. C’est un choix. Je le regrette.


Le méchant prend davantage la forme d’une milice sans loi plutôt que par leur dirigeant qui manque cruellement de charisme. Les événements aboutissent logiquement et sans surprise sur un affrontement avec un antagoniste plein de pouvoirs. Ce combat est dénué d’intérêt scénaristique tant la narration n’a rien consacré à la montée en puissance de cette opposition finale. Bref, le film offre un antagoniste qu’on oubliera aussi vite qu’il est apparu…


Le groupe des gentils est éclectique. En effet, le héros est un gentil avec un côté sombre très développé. Les membres de la Justice Society arrive comme un cheveu sur la soupe et manque, de mon point de vue, énormément de personnalités. Quant au garçon, sa mère et son oncle qui jouent aux héros protecteurs de la civilisation à hauteur humaine, ils manquent cruellement de charisme et de travail scénaristique. Bref, cela ressemble à un conglomérat improbable dont aucun membre n’a déclenché chez moi un réel attachement ou un semblant d’empathie.


Les scènes d’action sont spectaculaires mais manquent à mes yeux d’originalité et de rythme. Les explosions s’enchainent, les bourre pifs surpuissants aussi… Mais tous ces excès ne m’ont pas empêché de penser que j’avais déjà vu des batailles équivalentes des dizaines de fois. Il n’y a ni changement de rythme ni surprise… Tout est prévisible. J’ai eu le sentiment d’assister à un jeu vidéo plus qu’à un film. C’est dommage car il s’agit, de mon point de vue, du principal intérêt potentiel de l’histoire…


Les premières scènes laissent espérer des décors réussis et immersifs. La rencontre entre le poids architectural de l’histoire et la modernité des milices présentes se complètent assez bien. Les quelques scènes se déroulant dans la ville me rendaient optimisme quant au dépaysement qui allait accompagner le film. Mais rapidement la déception fut au rendez-vous sur ce plan-là. Rapidement la ville et ses habitants disparaissent quasiment de l’histoire à l’exception des explosions et destructions qu’ils subissent. Le film se résume à des combats qui n’exploitent en rien les lieux dans lesquels il se déroule. Bref, le film pourrait se passer dans n’importe quelle partie du monde sans que cela n’impacte sa trame.


Le scénario s’avère prévisible et peu travaillé. Les clichés s’enchainent. Les rebondissements sont anticipés. Bref, aucune surprise n’agrémente le déroulement de la trame. La dimension linéaire de l’intrigue fait que je n’ai jamais réellement quitté mon statut de spectateur. À aucun moment, je ne me suis plongé dans l’histoire. Finalement, j’ai été indifférent à la destinée des différents protagonistes tant leur écriture était superficielle et sans aspérité. J’en étais presque à guetter le dénouement pour que l’ennui ne s’intensifie pas davantage.


Pour conclure, je suis sorti très déçu de la séance. Je n’avais pas d’attentes excessives. Heureusement ! Les quelques espoirs que j’avais ont rapidement été éteints. Ce type de film donne raison au fait que les films superhéros sont dénués de tout attrait cinématographique. Je ne partage ce jugement manichéen mais nul doute que « Black Adam » n’aide pas les afficionados du genre…


Eric17
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le 11 déc. 2022

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