Je continue (plus ou moins) à voir les films de super-héros, mais sans en attendre grand-chose désormais, à quelques exceptions près. « Black Adam » n'en faisait clairement pas partie, et s'il n'était pas passé dans le cinéma de ma ville, je ne suis même pas sûr que j'y serais allé. J'avoue que je ne sais pas trop quoi écrire. Un blockbuster de plus, pas nul, vraiment pas bon, globalement sans intérêt, devant lequel j'ai finalement pris assez peu de plaisir et que j'oublierai très rapidement. D'emblée, j'ai senti que ça allait compliqué. Démarrer dans le passé lointain avec une « contextualisation historique » était une bonne idée.
Mais les effets visuels autant que la narration gâchent tout, cette volonté habituelle de démarrer d'emblée sur un rythme effréné agaçant. S'ensuivent un petit côté films d'aventures pas déplaisant, mais surtout beaucoup, beaucoup d'action, avec habituels effets numériques et bastons aussi grandiloquentes que répétitives. Dommage, car cette idée de concentrer l'action en un lieu unique une bonne partie du récit était plutôt intéressante, mais souligne finalement surtout l'inertie scénaristique dans laquelle l'œuvre est plongée, la médiocrité des multiples personnages sautant constamment aux yeux, la palme revenant au « géant », exclusivement présent pour amuser les enfants au milieu d'un premier degré souvent désespérant.
Ce n'est pas beaucoup mieux niveau interprétation, Pierce Brosnan (de retour au premier plan après une très longue période « DTVesque ») faisant presque figure de méga-taulier (c'est dire) pour ce qui est probablement le protagoniste le plus complexe (par défaut). Quant à Dwayne Johnson, dont on peu aisément imaginer qu'il a pesé sur les choix finaux, autant celui-ci est très à l'aise dans un style « fun », décontracté, autant là, cette mono-expression presque « seagalienne » trouve très vite ses limites, n'apportant aucune ambiguïté, étrangeté à un héros qui avait pourtant du potentiel par cette dimension « neutre », au-delà du Bien et du Mal, dont Jaume Collet-Serra et ses scénaristes ne font strictement rien.
Un peu plus de dramaturgie, quand même, dans la dernière partie, mais souffrant d'un tel manque de subtilité global qu'on y prête tout juste attention. Quant au méchant... No comment. C'était encore trop demander à DC d'en imaginer un juste potable. Et puis il y a cette scène post-générique où je me suis dit : ils ne vont pas oser... sauf que si. Tant de facilités, de « fan service » imposeraient presque le respect. Dans le premier tiers, l'un des seconds rôles regarde le « triel final » du « Bon, la Brute et le Truand », presque comme un aveu de faiblesse : il y a cent fois plus de cinéma dans cette scène que durant les 120 minutes de « Black Adam ». Triste constat.