Commençons d'emblée par éviter tout malentendu, je ne connaissais pas ce personnage avant de voir le film, n'ayant pas une connaissance très appondis des Comics et de l'univers DC.

Alors, que le film s'inscrive dans la continuité, ou plus surement d'ailleurs, prépare le terrain pour de futurs autres films ne m'importe pas, et aurait plus à voir avec la stratégie commerciale destinée à vous faire acheter plus de figurines dont vous n'avez pas besoin qu'à vous offrir une véritable expérience esthétique. 


Dès lors, que dire de ce Black Adam, si ce n'est que c'est un film qui se voudrait divertissant, multipliant les scènes d'actions, avec une obsession du ralenti Snyderiene, et une succession redondante de combat sur fond vert, et avec effet CGI, de qualité aléatoire, même si malgré cela, l'on pourrait noter que par rapport au dernier Spider-Man chez la concurrence, les combats sont plus lisibles, et donc forcément un peu plus intéressant à suivre, sans pour autant présenter un grand intérêt visuelle, la multiplication des ralentis étant assez indigeste.


En fait, ce qu'on nous propose ici s'apparente pas moment à un divertissement à marche forcée, où les scènes d'actions s'enchainent les unes après les autres, sans aucune inventivité. Jaume Collet-Serra se contentant de copier Zack Snyder, mais n'arrivant finalement qu'a en être une pâle copie (et oui c'est possible...), imaginant chaque scène d'action, comme la recherche de plans "iconiques" que les jeunes adolescents comme InThePanda pourront garder dans leur dossier avec leurs meilleurs "screenshots".


Ensuite comment ne pas évoquer la première scène de combat, au ralenti, sur Paint in Black des Rolling Stones.

Je dois avouer avoir été voir ce film avec des amis et probablement que si j'y avais été seul je serais sorti à ce moment-là; tant la scène est d'une pauvreté visuelle, cherchant constamment à impressionner par une affligeante surenchère visuel et auditive. 

Peut-être était-ce un hommage à Full Metal Jacket, qui sait ?

Après tout, il y a, de manière bien plus appuyé une tentative d'hommage à l'iconique scène du chef d'œuvre de Sergio Leone "The Good, the Bad and the Ugly", qui se passe de commentaires.


Alors, des ralentis, des combats numériques, des fonds verts...Et au milieu de tout ça ? 


Eh bien pas grand-chose, il se passe rarement plus de 10 minutes entre deux scènes d'actions, et cela n'est qu'au service de vaines tentatives d'humour (tentatives qui polluent également les scènes d'actions) où l'on nous assène de plus les valeurs familiales de notre temps sans jamais réellement chercher à donner plus de profondeur aux personnages, qui globalement n'existe que par leurs fonctions scénaristiques. 


Ainsi Black Adam doit attendre le dernier quart du film pour avoir enfin un peu de caractérisation, le scénario du film reposant sur un twist aussi inattendue que la réélection d'Emmanuel Macron.

Dwayne Johnson en profite pour envoyer voler des figurants, comme Astérix des romains, et les morts s'enchainent, ce qui aurait pu être une des rares qualités du film, d'oser montrer un héros qui tue. Mais quand même, le gentil faucon vient lui faire la morale et l'on comprend que Non, on ne peut pas jeter ses ennemis à 857 mètres de haut ce n’est pas bien. J'espère que la leçon a été comprise par tous, et que je ne vous y reprenne plus à balancer des mecs comme ça.


Il en est de même pour les héros qui semblent sortir tout droit du dernier Marvel, avec ce pauvre Pierce Brosman en Docteur Strange à la retraite, et dont nous savons juste qu'il est vieux, qu'il est las, et visiblement qu'il est pote avec Carter. Enfin, on le sait parce que les deux personnages décident subitement à 20 minutes de la fin de s'appeler mutuellement "Vieil Ami»; alors qu'il aurait simplement suffit de montrer de la camaraderie entre eux 2 plus tôt dans le film, pour que l'on ressente la moindre émotion lors de ce très surprenant (clin d'œil clin d'œil) sacrifice.


Mais à quoi bon montrer quand on peut tout faire dire aux personnages ?

Les énormes succès des derniers Marvel montrent bien que ce type de grosse production n'as qu'à se contenter de filmer le visible, les consommateurs s'en satisfont... 


De même pour les autres membres super héroïques, la fille du vent, qui a un développement de 12 secondes de voix off en début de film, le grand brun maladroit, mélange astucieux de Pierre Richard dans le grand blond et de Llyod de Dumb et Dumber...Le grand vilain apparait 7 minutes 51 à l'écran, et à l'immense sympathie de nous expliquer succinctement les raisons de sa méchanceté...

Ensuite, les humains ont tous un rôle précis, l'héroïne est une mère, donc elle est prête à tous pour son fils, lui-même est inconscient, et l'électricien joue le gros sympa et rigolo parce que quand même il chante en tuant des zombies.


Enfin, le film à des ambitions politiques, le plaidoyer de la mère pour l'indépendance de sa nation, pour la non-intervention étrangère etc. 

Tout ça expédier dans un monologue de 16 secondes.

Impressionnant. 

Plus sérieusement cela n'est pas réellement traité, les autochtones ont l'air ravi d'avoir un nouveau meneur sanguinaire, et cela aurait pu être une direction intéressante pour ce film ; le fait que les locaux préfèrent un dirigeant local, cruel et sans pitié mais qui les libèrent du joug de l'oppresseur étranger.

Mais au lieu de cela, les scènes remplies de moraline se succèdent jusqu'a ce que même Black Adam n'ouvre les yeux et se rende compte du monstre qu'il est.

Le film, pas le "Yes Man" à la réalisation, mais bien les dialogues, nous font bien comprendre que son attitude est condamnable, condamnable mais pardonnable parce que quand même il a beaucoup souffert.


Alors évidemment certains penseront que la fin du film et le retour triomphant de Black Adam valident l'idée que ce film fait l'apologie des héros violents, que désormais il faut des leaders qui ne craignent pas de tuer, mais cela serait se méprendre. 

Son artificielle départ et son retour ne sont rien de plus que des grosses ficelles scénaristiques, permettant d'acter son changement de vision, et son acceptation des valeurs des interventionnistes étrangers prêt à tout pour maintenir le Statu Quo ; une bonne exploitation étant tout de même plus souhaitable que quelques morts...



Bref, si vous vous identifiez vous même comme un consommateur de divertissement mécanique, dénué d'enjeux, de dramaturgie, de réel, et fait à la chaine, foncez, ce film-là, rempli le cahier des charges.

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le 20 oct. 2022

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Ajax-le-Grand

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