Bienvenue à Zombieland par Xidius
Aujourd'hui, nous allons apprendre comment foirer un bon sujet au potentiel assez énorme, pour ne pas dire cosmiquement alléchant. Prenez Woody Harrelson en redneck un rien fêlé et mettez le avec 3 adolescents dans des USA dévastées par une infection et dont la population est évidemment transformée en une armée de zombies, armée qui ne demande qu'à se faire méchamment rétamée la gueule par notre troupe improbable. Tout de suite, vous tremblez d'envie.
Pourtant, Zombieland est en réalité un magnifique pétard mouillé. Des producteurs se sont dit qu'ils allaient surfer sur la vague zombies et prendre un acteur très classe pour ça, puis une fois le projet monté, ils se sont demandés ce qu'ils allaient faire à ces assoiffés de sang et de chair fraiche tout en sachant qu'il faudrait que le film passe les interdictions et soit visible par le plus grand nombre, quitte à ce que toute la famille aille le voir!
Résultat, on se retrouve avec un teen movie dans lequel il y a des zombies, dont le narrateur n'est autre qu'un nerd accumulant tous les plus gros clichés possibles à son sujet et à qui on a constamment envie de fracasser la gueule tant il est insupportable, espérant que les morts vivants auront la bonne idée de le bouffer. Histoire de meubler un scénario montrant de nombreux points de faiblesses avec un gros paquet de scènes durant lesquelles on se sent aussi paumés que les personnages qui ne savent ni où aller, ni quoi faire dans de grands espaces vide, le film joue l'humour gras avec des sketchs basés sur un ensemble de règles. A priori rien d'original même si ça pourrait être drôle.
Problème, chaque concept de situation drôle basée sur une règle est répétée au moins trois fois dans le film.
Et malgré un caméo "de la mort qui tue sa race et ne manquant pas d'appuyer ultra explicitement la référence au passage pour les trois cons pas cultivés du fond" donnant lieu à deux scènes rigolotes, la véritable question qu'on se pose encore lorsque sonne le générique de fin c'est "Quand est ce ça va partir?!"
Parce que le problème du long métrage est là, ça manque cruellement de balls quand bien même ça a un potentiel incroyable, à l'image de la séquence final dans une fête foraine où tout peut être sujet à des morts délirantes et qui éclaboussent bien. Et bien non, malgré les 1000 zombies qui débarquent dans le bordel, Harrelson en tue 500 en 2,5 seconde tout en hors champ, passant d'un manège à un autre en trois plans, ne laissant jamais une bonne idée prendre réellement, alors que de l'autre côté le couillon ado se paume tandis que les deux autres nunuches sont depuis un quart d'heure en haut d'une tour à attendre ce qui se passe. Jamais le film ne se lâche, ne proposant en tout et pour tout que quelques bouts de chair arrosés de ketchup machouillés rapidement, le spectateur attendant en vain des explosions de têtes, des découpages de membres et des éclaboussures dans tous les sens.
Preuve de cette retenue hallucinante, Woody Harrelson ne sait pas sur quel pied danser, se retenant constamment de hurler dans tous les sens en fracassant méchamment du zombie et de lâcher des dizaines de répliques cons, le pauvre devant faire à moitié la tronche tout en ayant l'air cool. Et ce n'est pas le meurtre rigolo de trois zombies à la guitare qui relèvera l'ensemble.
Quand on sort de Zombieland, on a qu'une envie : voir un film de zombies bien gore et s'assumant totalement.
Alors certes, c'est pas tout naze, c'est juste que ça s'adresse à un grand public. C'est balo.