Beginners par Hugo Harnois
Il y a film d'amour et film d'amour. Récemment, De l'eau pour les éléphants est apparu sur nos écrans et décrivait l'histoire passionnelle (et pas du tout prévisible) entre Witherspoon et Pattinson. Loin d'être subtil mais fait pour les adolescents en manque d'affectif. Ici, Oliver approche de la quarantaine et enchaine les relations foireuses. Son père Hal vient de mourir et lui avait révélé quelques années auparavant qu'il était gay. Ça se bouscule donc dans la tête de notre homme. Il se met à se remémorer différents souvenirs de gosse et ses derniers moments avec son père, tout en faisant une nouvelle rencontre dans une fête où il n'avait pas envie d'aller. Elle s'appelle Anna, elle est belle, blonde colorée et surtout française. Même s'il on peut reprocher quelques petits clichés (patinoire, rencontre à la bibliothèque) dans ce couple, il n'en reste pas moins subtil. Ces deux êtres ont peur de la solitude mais aussi et paradoxalement de se projeter dans une vie à deux. McGrégor et Laurent jouent parfaitement dans la retenue et l'incertitude, en arrivant brillamment à montrer les failles de leurs personnages. De plus, le film possède un montage intelligent, où passé proche, lointain, et présent se mélangent. Oliver se pose moult questions, sur son identité mais aussi sur celles des autres. Il est d'ailleurs facile de s'identifier à tous ces personnages que Mike Mills a réussi à rendre les plus crédibles possible. Alors définitivement oui, un film d'amour, ça peut avoir du bon.