J'ai découvert ce film d'animation lors de sa diffusion sur m6 fin décembre 2004, j'avais alors treize ans et demi et j'aimais découvrir des films d'animation en cette période de fêtes de fin d'année.
Je n'attendais pas grand-chose de "Bécassine, le trésor viking", rebuté par son héroïne que je connaissais bien malgré moi de ce qu'en avait une certaine Chantal Goya dans les années quatre-vingts et donc connaissant quasiment pas l'héroïne initiale, celle des bandes-dessinées.
Et contre toute attente, j'ai adoré ! Je l'ai rangé tout de suite dans mes films d'animations fétiches, le revoyant inlassablement - plus de dizaine de fois entre la découverte et l'écriture de ces mots.


Excepté quelques répliques qui tombent à plat, j'aime Tout dans ce film d'animation, à commencer par l'animation très coloré et ronde, l'histoire nous faisant voyager littéralement aux quatre coins du monde : Paris, Marseille, Ibiza et le Pôle Nord, chaque lieu y est décrit, ainsi que ses habitant(e)s avec un certain réalisme et aussi un côté gentiment caricatural. C'est toute fois surtout Paris qui y est montré avec tant de pertinence - soutenu par la chanson soutenant la traversée de Bécassine pour rejoindre la maison de Loulotte et Charlotte - les transports bondés, la circulation, la réputation de ville romantique, n'oubliant pas de montrer bien sur la Tour Eiffel et l'Arc de Triomphe...
Les personnages sont très bien travaillés eux aussi - le film étant particulièrement féministe, car très peu d'hommes y sont montrés sont un beau jour - excepté René et Horace, ainsi outre les méchants, le père de Charlotte est un père absent, n'hésitant pas à délaisser sa famille pour photographier pendant des mois des ours à l'autre bout du monde. Les femmes sont fortes : Bécassine, qui n'a pas l'air bien futée comme ça arrive à se sortir de toutes les situations, emmené avec Charlotte, douze ans, très courageuse et n'hésitant pas tenir tête à sa nourrice, même la mère de Charlotte dans le final fera preuve de courage.


Le rythme est trépidant, ne se pausant pour laisser place quelques chansons très émouvantes à commencer par "Etre amis" sur une séquence incroyablement mélancolique nous montrant où en sont littéralement et psychologiquement tous les personnages. J'en profite ici pour évoquer une certaine nostalgie qui se dégage de l'ensemble : comme lorsque Bécassine, Loulotte et Charlotte regardent des vieux films souvenirs, regard sur le temps qui passe.


La musique est l'une des grandes qualités du film, les chansons y sont rares mais à chaque fois en parfaite adéquation avec ce qui nous est montré. Souvent émouvantes, parfois burlesques. Zabou, Clarika, Enzo Enzo... poussent la chansonnette sur les airs de Roddy Julienne, Arnold Turboust et le regretté Jack Bally.
Quand au doublage, Muriel Robin a le timbre parfait et offre son énergie à Bécassine, accompagné de professionnel(le)s du doublage : Kelly Marot, Guillaume Orsat, Gilbert Levy, Pierre Tessier impeccables.


A sa sortie, le film ne marqua pas les esprits, ayant pourtant reçu de bonnes critiques, il a fallu attendre une quinzaine d'années et la sortie d'un film live centré sur Bécassine - qui sera aussi un échec - pour que le public se rappelle à ce "Bécassine, le trésor viking" injustement oublié, modernisant le personnage avec efficacité, tout en y ponctuant de clins d'oeil très sympas - comme à titre d'exemple, la rue où habite Charlotte et Loulotte s'appelle Cauméry Pinchon soit le nom des deux auteurs de la bande-dessinée originale - dans une aventure palpitante, totalement réussie.

Créée

le 18 déc. 2021

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Derrick528

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