Alors qu’Emma Stone semble partir à la recherche de “rôles à Oscar”, le film dirigé par la paire derrière Little Miss Sunshine et Ruby Sparks m’a laissée de marbre. Est-ce que vous vous souvenez de la dernière fois que vous avez vu un bon film sur le tennis d'ailleurs ? Moi non plus.


Pourtant le sujet avait du potentiel, qui plus est en cette année où les inégalités liées au sexe ont rarement autant occupé le devant de la scène, dans le monde du cinéma en particulier.


Le film se penche sur deux sujets en particulier. Tout d’abord, la liaison homosexuelle de Billie Jean King avec sa coiffeuse Marilyn Barnett qui s’est terminée avec fracas puisque cette dernière a menacé de la rendre publique lors de leur rupture en 1981, forçant Billie Jean à devenir la première athlète à faire son coming-out, bien qu’elle restera mariée plusieurs années à son premier amour Larry, joué un peu mollement par Austin Stowell. C’est la meilleure partie du film, sans aucun doute.


Le deuxième sujet traité par le long-métrage et à l’origine de son titre est le sexisme dont étaient (sont?) victimes les tenniswomen, avec, en point d’orgue, la fameux match surnommé THE BATTLE OF THE SEXES contre l’ancien numéro 1 mondial Bobby Riggs alors âgé de 55 ans et joué par Steve Carrell.


La partie dans laquelle figure Carrell est bien moins intéressante. Il joue bien certes, mais le personnage est écrit afin de le faire passer pour un idiot et il devient vite une caricature de lui-même, perdant ainsi toute crédibilité et donnant au film un aspect comique par forcément bienvenu.
Le côté révolte du film de la paire Faris-Dayton est dès lors trop gentillet et n’a pas l’impact qu’on espérait. Rien ne sort du cadre, tout est bien qui finit bien, aucune tension, aucune dramaturgie.


Pour revenir au positif, Emma Stone se débrouille très bien et on croirait à certains moments voir la vraie BJK à l’écran. La reconstitution 70’s est réussie sans être tape-à-l’oeil et bien qu’on connaisse tous le résultat du match, celui-ci parvient à ne pas ennuyer, au contraire.


Une déception à la vue CV des réalisateurs. A voir pour ceux qui ne connaissent pas Billie Jean King. Les autres pourront s’en passer.

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le 5 mars 2018

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