En 1972, la joueuse de tennis Billy Jean King est au sommet. Une championne qui se fait aussi militante pour une meilleure répartition des gains entre hommes et femmes. Un combat qui est loin d'être gagné d'avance. Et qui prend une tournure inédite quand l'ancien n°1 masculin, Bobby Riggs, âgé de 55 ans, la met au défi de l'affronter. Battle of the Sexes, signé de Valerie Faris et Jonathan Dayton, le double mixte gagnant de Little Miss Sunshine, raconte cette histoire édifiante, qui dépasse largement le cadre sportif pour devenir un symbole de la lutte féministe pour l'égalité des sexes. C'est un film américain et cela signifie, malgré le respect que l'on doit aux réalisateurs, outre une efficacité certaine, un certain manque de subtilité dans la narration. Mais après tout, ce qui est montré est la réalité et si le portrait de ce phallocrate de Bobby Riggs (Steve Carell, excellent) semble chargé, il n'en est pas moins grandement conforme à la vérité. Jeu, set et macho, alors ? Oui, et même si les hésitations de Billy Jean (Emma Stone, remarquable) en matière d'orientation sexuelle occupent une trop large place, cela montre à ceux qui en douteraient encore qu'à l'époque l'intolérance régnait en maître. Quant à la comparaison avec le Borg/McEnroe sorti un peu plus tôt, elle n'a évidemment pas lieu d'être. Dans Battle of the Sexes, les enjeux sont bien différents et le match entre King et Riggs, en dépit de son environnement de jeux du cirque, avait avant tout une valeur emblématique et, osons le mot, historique.