Devant une oeuvre aussi riche, il était impossible de se contenter d'un seul film d'une heure et demie pour adapter correctement le "Dark Knight returns" de Frank Miller. Et pousser la durée au-delà des deux heures aurait certainement eu pour effet de perdre le spectateur. Warner Animation choisit judicieusement de scinder leur film en deux parties bien distinctes.
Après avoir posé les enjeux principaux dans une première partie qui m'a agréablement surpris, Jay Olivia fait place ici à l'action, lâchant dans ce gigantesque ring qu'est Gotham rien de moins que deux icônes issues de DC Comics, à savoir le psychotique Joker et le fils de Krypton, Superman.
Si l'on perd l'effet de surprise, la qualité est toujours au rendez-vous, le film évitant adroitement le piège de la suite directe, pouvant presque se suffire à lui-même, tant le récit est habilement construit autour de deux affrontements mythiques et d'une ville à la limite de l'implosion.
Les graphismes sont identiques au film précédent, à savoir agréables bien que légèrement retouchés pour mieux se fondre dans les autres productions maison, et l'animation est toujours un poil rigide malgré la bonne tenue des séquences d'action. On remarquera que la violence se fait ici plus directe, plus graphique, tout autant que la satire politique directement issue du classique de Miller, en faisant un dessin animé plus adulte, à éloigner des enfants.
Contre toute attente, "The Dark Knight returns" est un diptyque efficace qui a su adapter un comic-book atypique sans trop en atténuer sa portée ni sa violence, dont on appréciera également l'excellent doublage (quel joie d'entendre à nouveau la voix de Peter Weller) et le score original, d'une belle ampleur.