Redmond Barry naît dans l’Irlande miséreuse du XVIIIème siècle, qu’il fuit pour l’Angleterre, où il s’engage dans l’armée (M. Ryan O’Neal). Mais la carrière militaire le hérisse vite, au point de penser à déserter. Aussi, quand il est fait prisonnier sur le champ de bataille par les Prussiens, il doit son maintien social à l’empressement mis à servir ses nouveaux maîtres. Aussi rejoint-il l’Angleterre comme espion, doublé d’un joueur professionnel. Il y intègre la haute société, où il séduit une jeune veuve, la comtesse de Lyndon (Mme Marisa Berenson). S’il file le parfait amour, le fils de cette dernière le prend fortement en grippe.
Le protagoniste poursuit son ascension sociale par la ruse, pour mieux s’intégrer dans un monde de beauté et de luxe, mais le calcul a fini par primer sur la sincérité et le naturel. Cette entrée du cinéaste dans le romanesque plaide ainsi pour un juste équilibre entre ambition et respect.
A un certain degré d’application, l’ambition annihile toute forme d’empathie et de bienveillance, au seul profit des intérêts personnels de celui qui la pratique. Le personnage principal en finit par trahir tout le monde, pour son propre confort. Le réalisateur développe ici une morale intéressante et assez belle, que viennent servir de sublimes décors et de belles musiques, la bande originale du film devenant une sorte de tube à sa sortie, alors qu’elle emprunte des airs classiques, de Bach, Haendel, Mozart ou Schubert. L’esthétisme de l’œuvre renforce l’intérêt déjà porté par sa réflexion.