Pour moi, Barry Lyndon c'est avant tout une musique, un thème principal magnifique et une bande son parfaite tout au long de l'oeuvre. Alors certes, rien n'a été créé pour le film mais le choix des musiques par Kubrick est délectable. Ensuite Barry Lyndon ce sont des plans merveilleux, presque picturaux, comme celui, qui a ma préférence, de Lady Lyndon dans son bain.

Enfin Barry Lyndon c'est une histoire, celle d'un homme de famille modeste, vivant dans l'Europe du 18ème siècle, embrassant une ascension sociale fulgurante avant de retomber dans l'oubli et la pauvreté. La voix off jalonne le film pour nous dépeindre la vie de ce Redmond Barry devenu Barry Lyndon, anticipant parfois sur son récit pour nous en donner l'issue tragique. La surprise n'est donc pas de savoir comment va finir cet homme mais pourquoi son destin va prendre une tournure dramatique.

Revu sur grand écran tout récemment, ce film est pour moi superbe, bien que marqué, de façon fort dommageable, de longueurs qui auraient pu être évitées. En effet, Kubrick, par la minutie qui le caractérise, emploie une caméra lente qui étire certaines scènes du film. Parfois cela donne un suspens brillant (la dernière scène du duel) et parfois cela n'apporte pas grand-chose et rompt d'une certaine manière le rythme qu'avait pu prendre le film quelques minutes auparavant. Ce dernier s'essouffle d'ailleurs au bout d'une heure de demie, juste avant de reprendre une bouffée d'air à l'arrivée de Lady Lyndon.

Je n'avais pas apprécié le choix de Ryan O'Neil quand j'avais revu le film en DVD. Après un troisième visionnage au cinéma, je dois avouer que j'ai pu plus pleinement apprécier son jeu. Est-ce par habitude ou parce que le personnage en tant que tel m'intéresse ? Aucune idée. De toute façon, la direction d'acteurs laisse percevoir que l'une des principales consignes de Kubrick a été « Faites-en le moins possible. » que ce soit pour O'Neil ou Marysa Berenson (magnifique).

Ce film est donc un de mes préférés de Kubrick (avec Full Metal Jacket, qui n'a rien à voir d'ailleurs) car il est sans conteste mon « film d'époque » préféré, notamment par son réalisme. En effet, à travers les costumes, les lumières bien souvent naturelles ou encore les décors, il nous plonge totalement dans le 18ème et permet une immersion totale dans la vie de cet homme dont on ne sait quoi penser entre compassion, irritation et pitié.

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le 9 avr. 2012

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Before-Sunrise

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