Une des toutes meilleures réalisations de l'histoire du cinéma (pour ce que j'en connais, en tout cas). Pas moins...



Tant a déjà été dit que je me contenterai de compiler des textes glanés ici et là.



Un film qui dure trois heures, qui ne ressemble de près à rien de ce qu'on a vu au cinéma jusqu’à présent. L'ampleur du propos et du dessein, conciliée avec la netteté du trait, le détail méticuleux. ( Jacques Segond, « Le hasard et la nécessité », Positif No 179, mars 1976, in Stanley Kubrick, Dossier Positif/Rivages, 1987, p. 126 )



Près d'un demi-siècle s'est écoulé... et cette remarque vaut encore pour le présent.



À l’époque de sa sortie, on avait été légèrement déçu par Barry Lyndon, y percevant surtout un bel exercice de peinture filmée. On avait tort : en le revoyant aujourd'hui, Barry Lyndon est certes toujours aussi virtuose picturalement parlant, mais apparaît surtout comme un authentique chef d'œuvre de cruauté, un immense film sur le piège des apparences et le mirage des agitations humaines. Sans doute le meilleur de son auteur avec 2001. ( Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, No 191, mars 1999, pp. 44-45 )



Le 26 août 2019, sur France Culture (La Compagnie des œuvres), un certain Baptiste Roux expliquait à l'animateur Matthieu Garrigou-Lagrange que le Kubrick avait pour ambition de



faire entrer le monde dans un film.



C'est exactement l'effet produit par Barry Lyndon.


D'autant que la voix off (en français, l'élégant Brialy) donne les coudées franches au processus narratif.



Having a story teller (Michael Hordern), whose voice is steady and deliberate in its ironic and sympathetic reflections on the rise and fall of Barry Lyndon (Ryan O'Neal), allows Kubrick to condense a great deal of the story's objective and psychological exposition.
( Thomas Allen Nelson, Kubrick : Inside a Film Artist's Maze, 2000, p. 170 )



Ambition, mensonge, amour, cupidité, courage, humour, trahison, méchanceté, revanche, haine, amitié, peine, nostalgie, etc.



TOUT Y EST



Et ce Tout est présenté avec une maestria et un sens du récit incomparables...


Pour clore, une gentille fanfaronnade lancée en 2005 par un journaliste, à l'occasion de la sortie des Stanley Kubrick Archives, « la nouvelle bible » du culte rendu au réalisateur américain :



Si les cinéphiles avaient un dieu, ils l'appelleraient Kubrick...



Ensemble, prions...

Arnaud-Fioutieur
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le 1 août 2020

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