Autant je n'ai jamais été friand du cinéma de Kubrick (beaucoup trop "fourre-tout" à mon goût), autant Barry Lyndon m'a séduit par la tendresse de son scénario et l'esthétisme de ses scènes. On a beau être au sommet du classicisme (l'humble gentilhomme qui cherche à s'intégrer dans la bonne société par des moyens peu scrupuleux, c'est un peu revisité à toutes les sauces), la succession des parties de poker et autres mondanités au rythme des mélodies de Schubert donne au film un caractère lisse bien revendiqué. Et si les personnages de Barry et de la comtesse me sortaient par les yeux, j'ai adoré les détester. Je n'irai pas jusqu'à inscrire cette looooongue œuvre de trois heures dans mon palmarès. Au vu du propos général et de la longueur de certains passages, le temps du film aurait pu être réduit d'une heure sans que cela ne change quoi que ce soit à l'intrigue. Néanmoins, j'admets que Barry Lyndon est délicieux à regarder pour quiconque, comme moi, apprécie les récits héroïques façon Stendhal ou les histoires à l'eau de rose bien ficelées.