À défaut de pouvoir faire le biopic sur Napoléon …




La Présentation





Barry Lyndon est un film de Stanley Kubrick adapté du roman Mémoires de Barry Lyndon de William Makepeace Thackeray, sorti en 1975 avec Ryan O'Neal dans le rôle principal.


Le film dépeint une grande partie de la vie de Redmond Barry, un jeune Irlandais sans le sou dans la société du XVIIIe siècle, en deux parties et un épilogue pour savoir comment ce cher Barry a reçu le nom de Lyndon et qu'est-ce qui l'a mené à sa chute pour finir sur l'atterrissage ...





Les Deux Empereurs





La première chose qui saute aux yeux dans ce film est la puissance visuelle du film, avec l'usage de la lumière naturelle et les décors d'époque. Kubrick peut laisser s'exprimer toute sa passion pour cette époque à défaut de pouvoir faire un biopic sur le personnage historique qui l'intriguait le plus : Napoléon Bonaparte !


En effet, Kubrick était fasciné par sa vie, au-delà de leurs similarités (perfectionniste, bourreau de travail, solitaire, etc.), il a catalogué toutes les journées de la vie de Napoléon sur des cartes qu'il a gardées dans son ranch, à l'intérieur de boîtes qu'il a spécialement conçues à cet effet !


Bref, dans ce film Kubrick utilise en grande partie des zooms plutôt que des travellings pour enfermer ses personnages dans des peintures ainsi que pour garder les proportions de l'image, cela est aussi bien là pour mettre en valeur la perfection des cadres de Kubrick qui sont dignes de tableaux de l'époque, que pour nous véhiculer implicitement l'ouverture de Barry au début du film, la sensation d'être piégé dans la seconde partie ou encore que la société dans laquelle vit Barry est statique !





Les torts de l'amalgame





On cite souvent Stanley Kubrick comme un cinéaste (et parfois même une personne) froid, poussant ses acteurs à bout comme par exemple Shelly Duvall ou encore un cinéaste qui n'est capable de réaliser uniquement des films acerbes qui ne sont pas à conseiller à un public sensible comme par exemple Orange Mécanique avec sa fameuse scène de viol ou la scène de torture d'Alex, mais Kubrick n'a pas fait que ça !


En effet, ce film est assurément romantique, en plus de traiter les thèmes de l'ambition ou les failles et autres regrets de personnes par la structure en deux parties racontant la montée et la chute de Barry munie de répétitions d'actions, une symétrie dans la manière dont les événements se déroulent avec un contraste pour les pics émotionnels.


Barry Lyndon durant la totalité du film a l'air de chercher une figure parental qu'il a perdue à cause d'un duel perdu par son père, recherche qui le fera se battre en duel face au capitaine Quin pour émuler son père.


Cependant, même s'il ne supporte pas que Quin lui prenne sa cousine dont il est amoureux grâce à son statut, il fera finalement de même plus tard dans le film avec une jeune femme hollandaise, d'autant plus que les deux femmes se ressemblent, le décor dans la scène avec sa cousine détient la statue d'un enfant, et la jeune femme à un fils de quelques mois et les deux événements se déroulent durant un jour d'orage.


Il émule le capitaine Quin ... et ça ne s'arrête pas là, ce cas se répète avec le capitaine Grogan qui l'appelle parfois tendrement " mon garçon " et dont il suivra les traces.


Il faudra attendre qu'il se marie avec la duchesse de Lyndon pour qu'il soit content de lui-même et qu'il atteigne le pic de sa gloire dans une calèche qui sera contrastée par une autre scène de calèche qui marquera cette fois-ci son pic de médiocrité à la fin du film ...


Lui qui a cherché une figure paternelle si longtemps finit par démontrer de l'attention et de l'affection envers son fils, Bryan à l'opposé de son beau-fils Bullingdon qui ne cesse de l'insulter pour se venger du traitement qu'il a réservé à sa mère. De ce fait, il se fait fouetter par Barry, ce qui fera en sorte de donner à Bullington son côté rebelle qui détruira la réputation de Barry lors du fameux combat qui fait lui-même un contraste avec le combat qu'il avait avec un officier de l'armée anglaise, sauf qu'à la place d'être un outsider, il est maintenant un seigneur qui doit se soumettre aux codes de la noblesse ...


Le duel final est également un contraste, un contraste avec le duel qu'a livré son père dans la première partie. Différence est que là où le duel du père est rapide, le duel Bullingdon / Barry est long montrant l'évolution des personnages, Bullingdon a des griefs envers Barry tout en étant lâche, peureux et pathétique par son côté rebelle, mais faussement antisystème (ce qui aurait fait de lui un bon homme politique, bouyachaka !) durant le duel ratant son premier tir, vomissant devant le canon de son beau-père, ayant causé autant de peine à sa mère que Barry et ne montrant aucune reconnaissance, compassion ni maturité devant l'acte ultime de Barry de ne pas le tuer en sachant qu'il est plutôt bon tireur montrant que malgré les actes répréhensibles qu'il a commis, avec l'âge et les expériences de la vie, de l'eau a coulé sous les ponts et il montre sa maturité en " l'épargnant " faisant en sorte de nous sentir désolé pour lui face à sa chute.





La Conclusion





Pour conclure, Barry Lyndon est un film complexe comme Kubrick sait les faire marquant encore après 2001, le cinéma de son empreinte !

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le 24 août 2019

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Albator_Larson

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