SI VOUS N'AVEZ PAS ENCORE VU LE FILM (POUR PEU QUE CELA SOIT ENCORE POSSIBLE EN 2016), TRUST RIVER


J'aurais pu tenter de vous aguicher à l'aide d'une bande annonce moderne et virile du genre : «Ils ont tué sa mère. Ils ont pourchassé sa bien aimée à coups de dents acérées. Sombrant daim coup dans le grand bambitisme, le futur roi de la forêt va leur montrer de quel bois il se chauffe en prenant les rennes d'une sanglante vendetta personnelle !»


Mais en fait non. Tout le monde a déjà vu Bambi, je n'arriverai donc pas à vous "hyper" avec une accroche pareille. Car comme vous le savez déjà, ce qui fait que le charme de ce Disney de 1942 continue d'opérer tant d'années après sa sortie, ce n'est certainement pas ses scènes d'action, son scénario alambiqué ou ses twists nolaniens. Non, ce qui nous fait rêver et rend ce film intemporel, ce sont ses 70 minutes de pure contemplation. Un tableau en mouvement, à la fois beau et dur, agrémenté d'une somptueuse bande originale. Cette douce langueur tandis que nous suivons les premiers pas de Bambi, dans un environnement qu'il va peu à peu découvrir. Accueillant, grâce à toute une faune venue saluer son arrivée en ce monde, ainsi que d'autres animaux qu'il rencontrera au cours de son parcours. Faline/Féline la jeune biche espiègle bien entendu, mais aussi Panpan/Thumper le lapin qui tape de la patte, Fleur/Flower la mouffette rêveuse, M.Hibou/Friend Owl l'éloquent, ou le Grand Prince de la forêt, cerf senior très respecté qui sera amené à guider notre héros .


Ce tableau idyllique noircira à chaque intervention de l'Homme, qui est décidément bien égratigné dans le film. Montré comme un prédateur sans réelle motivation si ce n'est celle abattre des animaux par cruauté, il sera à l'origine du départ prématuré de la mère de Bambi, une biche volée à son petit. Cela nous vaudra une scène fort émouvante, qui comme d'autres tout du long, laisseront sans voix, ce Disney étant à ce titre plutôt avare de mots, moins de 1000 au total en 70 minutes de film. Les longs discours sont toutefois inutiles ici. Le film propose une certaine épure, pourtant chaque scène est bourrée de technique et de détails bluffants, de l'animation en passant par la représentation de la pluie, ou d'effets de profondeur. Ces séquences n'omettront jamais de transmettre un message, un symbole, et l'initiation à la vie du petit faon possède de fait une saveur unique. Ces instants magiques où ce petit être innocent découvre qui sont ses colocataires de forêt, ce qu'est un moineau, un papillon, ou une fleur. La grande audace de ce Bambi, face à de nombreuses productions plus tarabiscotées ou visuellement saturées, c'est de laisser parler les images afin de faire naître l'émotion.


Si, comme moi, vous redécouvrez ce classique en Haute Définition par une si belle journée de repos, ce sera, pour sûr, synonyme de Bon Dimanche, sous vos applaudissements.

Gothic
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Blu-Ray's finest

Créée

le 24 juil. 2016

Critique lue 1.1K fois

58 j'aime

10 commentaires

Gothic

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

58
10

D'autres avis sur Bambi

Bambi
takeshi29
8

P..... de chasseurs !!!!!!

Avant de tomber dans le quasi-débilifiant, Disney a représenté du rêve pour des centaines de millions d'enfants. Et parfois même un traumatisme à vie...comme avec ce si beau "Bambi". Mon tout...

le 18 mars 2012

59 j'aime

16

Bambi
Gothic
8

L'école des faons

SI VOUS N'AVEZ PAS ENCORE VU LE FILM (POUR PEU QUE CELA SOIT ENCORE POSSIBLE EN 2016), TRUST RIVER J'aurais pu tenter de vous aguicher à l'aide d'une bande annonce moderne et virile du genre :...

le 24 juil. 2016

58 j'aime

10

Bambi
Nez-Casse
9

Le Petit Prince.

5e Classique du Studio d'animation Disney (que je viens de voir pour la toute première fois, et oui, je le sais, inutile de me le dire, j'ai honte!), Bambi est un magnifique conte narrant...

le 8 avr. 2016

48 j'aime

24

Du même critique

Lucy
Gothic
2

Tebé or not tebé

Nuit. Tisane terminée. Film terminé. Gothic ôte son casque à cornes pour s'essuyer la joue tant il pleure d’admiration. Nomé(nale) quant à elle s'empresse de fuir pour cacher ses larmes de...

le 7 déc. 2014

275 j'aime

53

Blade Runner
Gothic
10

Le Discours d’un Roy

[SPOILERS/GACHAGE] Nombreux sont les spectateurs de "Blade Runner" à jamais marqués par le monologue final de Roy Batty, ce frisson ininterrompu le temps de quelques lignes prononcées par un Rutger...

le 3 mars 2014

261 j'aime

64

Bienvenue à Gattaca
Gothic
10

Ah ! Non ! C'est un peu court, génome !

A la suite d'un "accident", Jérôme est en fauteuil. Devenu "semi-homme" pense-t-il, ce mytho contrit ressent le besoin de s'évader, tandis qu'à Gattaca, Vincent est las de jouer les majordomes. Ce...

le 16 oct. 2014

252 j'aime

39