Bad Moms
5.1
Bad Moms

Film de Jon Lucas et Scott Moore (2016)

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Pas si "Bad" que ça, les "moms"

Attention, spoilers légers tout au long de cet avis :
Bad moms est une assez bonne comédie mais qui... ne sort pas des sentiers battus moralistes.


Voilà en résumé ce que je peux dire de ce film. J'ai rigolé devant pas mal de scènes, car les "bad moms" du film en font des caisses et que, même si le scénario tient pas forcément debout, ça passe par l'exagération la plus totale (après tout, on est là pour se détendre et se marrer, et le film réussit plutôt bien son pari sur ce point).


Seulement voilà. Les mères héroïnes qu'on nous présente, qui se battent contre leur vie de dingue (qu'elles ont elles-mêmes construites ainsi), qui essaient de se sortir de ce schéma-là, restent... irréprochables envers les autres. Même la "méchante" désignée du film se repent à la fin. Le personnage de Mila Kunis (dont j'ai déjà oublié le nom... j'ai pas de mémoire pour ces trucs), par ses côtés "maman courage qui veut tout faire, et bien faire", ne se bat que contre elle-même et ne blesse finalement personne d'autre qu'elle (on essaie à un moment de nous faire croire que ses mauvaises actions font du tort à sa fille, mais en réalité, la "fautive", on nous l'annonce direct, ce n'est pas elle du tout).


Tandis qu'en face, les maris présentés (à l'exception du père célibataire et romantic interest du film) ont tous des défauts et des faiblesses morales grosses comme le cul d'une vache : l'un est un glandeur qui n'aide pas sa femme perfectionniste, et qui, en plus, comble du truc, se masturbe en ligne depuis des mois > ce qui permet le romantic interest de Mila, vous comprenez ? Parce que sinon, moralement, l'héroïne aurait récolté d'une tare, ça aurait fait tache / l'autre est un salaud qui traite sa femme comme sa baby-sitter > à la fin elle le mènera finalement à la baguette, sans vraiment beaucoup de développement / et le dernier mari est absent, ou mort, ou etc., mais de toute façon il est coupable de ne pas être là.


Le seul mec "bien" du lot, c'est le père célibataire (mais du coup, il fait un peu potiche parfaite de service, il n'est là que pour la baise) et on ne nous dit rien de sa vie passée, mais peut-être que ça aurait pu faire l'exemple d'un gars qui n'était pas un glandeur/salaud/absent ? Parce que ça existe, en fait, les mecs comme ça, et qu'on peut s'étonner du manque de diversité et d'épaisseur dans les personnages de maris de "bad moms" (tous des cons, on vous dit).
Et à l'inverse, il est tout à fait possible de construire une héroïne avec des faiblesses morales, qui fonctionne réellement. Je dis ça comme ça en passant, aux scénaristes...


Il aurait donc fallu peu de choses pour que le film fasse quelques pieds de nez à la morale habituelle. Et pour que ces "bad moms" soient vraiment "bad", même si on passe un bon moment avec elles.

Linu
6
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le 17 août 2016

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