Un film qui te déconnecte
Le titre est très révélateur de la tournure que va prendre ma critique. J'étais à la recherche d'un film que je n'avais pas encore vu et qui pouvait me faire vivre une sorte de descente aux enfers incontrôlable où le personnage serait entraîné dans une succession d'évènements le menant inévitablement vers la mort. Car à mes yeux, il est quasiment impossible de s'en sortir lorsque l'on se retrouve les deux pieds joints dans la merde et par rapport à l'actualité, c'est un peu ce qui arrive à DSK sauf que pour lui, ce n'est que le début.
Dans ce film justement on sent tout de suite que ce flic ripoux va déjà mal, qu'il est perturbé et qu'il est entrain de perdre le contrôle de sa vie. On croirait presque en commençant le film qu'il manque une première partie, la partie ou justement tout est tout beau et rose (ou vert). Car personnellement, je me suis sentit parachuté dans la vie de cet homme et je me suis tout naturellement sentit en déséquilibre. Son implication dans la destruction de sa propre vie est magnifiquement jouée, il ne peut plus s'en sortir et il semble le savoir. Et dans le film, les passages les plus marquants (au delà de cette soeur qui se fait violer) sont pour moi ces moments ou il se vide, que ce soit consciemment ou inconsciemment. Lorsqu'il est en phase avec la drogue, ou en phase avec ce que j'appellerais ses faiblesses, le personnage quitte l'espace temps et nous emmène dans un autre monde, où on aimerait peut être l'aider.
Harvey keittel est donc exceptionnel, surréaliste même dans ce rôle ou je le découvre sous un autre jour après l'avoir vu si sûr de lui et autoritaire dans Pulp fiction. Il m'a clairement surpris, je ne dirais pas que je m'y attendais, mais à ce point là c'est assez marquant.
Un film qui prend aux tripes, qui nous débranche de la réalité en nous absorbant dans son intérieur par le biais d'une seule personne.
Une réussite.