Certains d'entre nous se souviennent du choc émotionnel suscité par le précédent film de Joachim Trier : Oslo, 31 août, variation personnelle sur Le Feu Follet de Louis Malle, faux-remake qui parvenait à faire mieux que l'original. On attendait donc avec impatience ce Back Home, nouvelle potentielle pépite du cinéaste norvégien, film à priori capable de nous bouleverser par de saisissants instants de grâce et autres envolées lyriques...
Back Home demeure au final une oeuvre d'honnête facture, très maîtrisée dans sa manière d'articuler des moments de vie épars au service d'un faux-mélo et d'une dimension voulue mélancolique, peuplée de personnages à la fois habilement travaillés en amont par Joachim Trier mais aussi un brin guindés sur le plan émotionnel. C'est là où Back Home pêche : dans cette emballage formel pratiquement impeccable qui empêche dans le même élan de se laisser aller, ou si peu, d'un point de vue plus introspectif, plus intime, et de fait plus émouvant. Le métrage est toutefois très beau, voire parfois même brillant, et l'intrigue s'avère prenante malgré son manque d'aspérités.
On regarde ce drame d'un oeil intéressé, mais avec la frustration d'un réel "peut-mieux-faire", d'autant plus que rien n'est à reprocher aux acteurs ( tous remarquables ) ni à l'équipe artistique dans sa globalité ( la lumière léchée, un brin contrastée, est une nouvelle fois magnifique ). Attendons le prochain film de Joachim Trier, en espérant qu'il retrouve la puissance émotionnelle de son précédent long métrage...