Edgar Wright est un mec que je commence à particulièrement bien aimé ! J'aime vraiment bien le cinéma de ce réalisateur britannique revisitant différents genres à sa sauce perso avec un style scénaristique déjanté, hystérique...partant des fois dans des scénarios abracadabrants complètement pétés mais en même temps agréablement simples super comiques et bon enfant sans prise de tête, garantissant un divertissement pépère.
Wiright, ce n'est pas sa trilogie "Cornetto" qui m'a rendu amateur de son oeuvre (j'aime bien mais sans en être ULTRA fan non plus) mais c'est surtout "Scott Pilgrim" (2010), sa comédie d'action britannico-américano-canadienne baignée de pop culture geek/jeux vidéo avec Michael Cera et Mary Elizabeth Winstead, que Wright a "one shot" le game !
Après la comédie horrifique de zombies "Shaun of the dead" en 2004, la comédie policière/buddy-movie "Hot Fuzz" et la comédie de SF bien bourrée "Le dernier pub avant la fin du monde" en 2013, les 3 avec le duo Simon Pegg/Nick Frost, Wright reprend la route de la réalisation, deux après le drame de "Ant-Man" (Peyton Reed, 2015) chez Marvel, avec son 5ème long métrage :"Baby Driver", ou il reprend ici l'intrigue du clip du titre "Blue song" de Mint Royale, qu'il avait réalisé en 2003 soit 14 ans auparavant.
L'histoire prend place à Atlanta, "Baby", jeune garçon orphelin, chauffeur pour des braqueurs de banques a un kiffe, c'est la musique ! H24 avec ses écouteurs sur les oreilles, le jeune homme s'avère être une vraie bête de conduite au volant lorsqu'il a une bonne musique dans les oreilles, ce qui s'avère bien utile pour permettre aux criminels de fuir la police. Cependant, "Baby" aspire bien à stopper ses activités criminelles et à vivre honnêtement avec la jolie Debora, serveuse dans un petit resto de la ville...mais la réalité le rattrape et son boss ne souhaite en aucun cas abandonner un tel prodige du volant alors qu'ils sont sur le point de réussir leur plus gros coup !
"Baby" réussira t-il a s'en sortir, les braqueurs à ses trousses ? Pourquoi s'appelle-t-il "Baby" et pour quelle raison écoute-t-il en permanence de la musique dans ses écouteurs ?
Voilà pour le pitch global.
Un véritable orgasme visuel et auditif, OH YEAH BABY!!!
A mi chemin entre "Drive" de N.Winding Refn (2011), "The Driver" de Walter Hill (1978) "Bonnie and Clyde" d'Arthur Penn (1967) et "Fast and Furious", Edgar Wright nous offre du nouveau vraiment très surprenant, bien différent de ce qu'il a réalisé auparavant, toujours dans un registre aussi décomplexé et cool mais avec caractère nouvellement sérieux renversant !! Wright n'a pas l'habitude de faire dans le sérieux mais pour un premier essai au film thriller-policier comme celui là, on est ici bien loin de l'intrigue décomplexée badasse, gagesque, non sérieuse, stylisée de flashforward de "Hot Fuzz" (2007). Avec "Baby Driver", Edgar Wright roule vers de nouveaux horizons sans jamais tomber en panne d'inspiration; "Baby Driver" possède une super intrigue, excitante, "fun and furious", ultra énergique à fond la caisse niveau rythme et narration sans jamais lever le pied de l'accélérateur pour nous filer de sacrées doses d'adrénaline !!!
Le scénario qui pourtant au premier abord, pouvait risquer de paraître extrêmement bateau au premier regard nous révélera pourtant une modernité insoupçonnée fichtrement bien réfléchie grâce au son ! C'est très simple, "Baby Driver" EST UN FILM SUR LE SON avant tout le reste, c'est par le son plus que par l'image qu'il faut le prendre, le voir, saisir l'intérêt du film pour comprendre sa force. Le son est ce qui caractérise absolument tout dans Baby Driver, que ce soit l'histoire, les personnage et le ton en général dans les séquences...et fallait y penser !! C'est simple mais c'est parce que c'est simple que c'est si génial; srx, qui a part Edgar avait pensé à ça avant ??!!
Dès la première séquence le ton est donné, c'est par la musique que le personnage et l'environnement sont caractérisés.


Le film commence dès le début par s'ouvrir par une séquence ou l'on découvre "Baby" dans la voiture, attendant le retour des malfrats parti piller une banque. On découvre alors un protagoniste dans sa bulle ou du moins...tentant de s'en créer une, physiquement en s'enfermant dans la voiture et mentalement par la musique intradiégétique ici. La musique caractérise "Baby" et l'ambiance, et Wright fait valoir toute son importance à venir via une économie de dialogue dans une séquence ou le personnage est presque "muet" au cours des 6-7 premières minutes. Le personnage est caractérisé de la musique, musique qui devient aussitôt indissociable de lui et accompagne tout sont développement et sa révélation successive au spectateur (d'abord par l'apparence physique, puis par l'action et seulement en dernier par la parole). L'environnement aussi nous apparaît comme solidement lié au protagoniste car vecteur de sa "transe musicale" ou les essuies-glace, le volant et même la carrosserie rouge de la voiture (du coup se pose alors la question, l'insinuation d'un emprisonnement du personnage au lieu d'un refuge dans cette voiture à la couleur symbolique du sang et de la violence...annonçant le bain de sang à venir...le tout avec une caméra en mouvement, sans cesse en déplacement, tournant autour du personnage comme pour souligner un "étouffement"), jusqu'à la séquence "d'après course poursuite" avec le générique ajouté par dessus l'avancement en travelling de droite à gauche de "Baby", ou le personnage écoutant de la musique se "superpose" aux graffitis des murs ou à la trompette dans la vitrine.
Autre point encore sur l'environnement du personnage, c'est la fait que sa première "sortie" avec Debora soit à la lingerie (la machine à laver, l'eau...implicitement une volonté plus ou moins consciente du personnage de se "laver" de sa criminalité...^^)


Il y a une synchronisation parfaite qui s'opère entre la musique et l'environnement qui sont d'un point de vue dramatique, unis par une même mélodie, les 2 vont de paire pour permettre à Edgar de créer quasiment une sorte de "comédie musicale d'action" ("Car Car Land" comme j'ai pu le lire dans "Première XD).
L'Histoire du film sait aller vite, l'adrénaline monte sans cesse mais le réalisateur semble bien décider à ne céder à aucune "pulsion d'action Hollywoodienne" et nous sortir un "Fast and Furious 9" avant l'heure (je vous arrête tout de suite, "Baby Driver" laisse TOUS les F&F sur le bord de la route...c'est même pas discutable xD). Nan nan, on est pas chez Rob Cohen ou Justin Lin, Edgar Wright il ne se laisse pas aller dans des successions de courses de voitures bourrins, comme l'environnement, avec la musique dans le moteur, les scènes d'action y gagnent tout en classe et en groove dans un style "cousin britannique" de Tarantino ! Les scènes d'action, les courses poursuites d'action sont des partitions ici ! Pareil, lorsque l'action prédomine, Edgar Wright sait intelligemment reléguer ses dialogues au second plan pour donner de l'importance à de l'action brute (je répète, pas bourrin) mais toujours dans le but de stylisé un cadre, une ambiance, un environnement (sur ce coup là, ça rejoint pas mal "Sin City" de Robert Rodriguez, en 2005, qui avait réussi à styliser ses scènes d'action sanglantes par le recours au noir et blanc).
Edgar sait aussi freiner quand il faut pour donner lieu à des dialogues secs et bourrés de punchlines,


notamment la fameuse séquence ou Baby, Bats, Buddy et Darling achètent des armes à feu dont le vendeur en fait la promotion en parlant de viandes de boucherie...un régal métaphorique et surtout, Jamie Foxx et son "j'aime fumer le poulet" m'a bien achevé XD.


Truc intéressant me venant à l'esprit, c'est le fait que


"Baby" enregistre la parole des gens autour de lui; c'est super intéressant car ça finit par amener une interrogation sur le rôle même de la parole au cinéma, une critique de la parole qui, enregistrée, perd en crédibilité, une certaine vanité de la Parole ou alors un éloge de l'enregistrement pour nous dire que la musique est partout.


Côté personnages, eux aussi sont excellents et là encore, si typique de premier abord, caractérisés par l'ambiance sonore.
Le personnage de "Baby" est ultra intéressant, ultra intrigant, il a la faculté de tout de suite attiser la curiosité du spectateur. Gros Paradoxe avec "Drive" (de toutes façons, "Baby Driver" est pour moi 'l'Anti-Drive" par excellence), là ou le personnage de Ryan Gosling m'irritait franchement par son ton monotone désincarné et sa tendance au silence, "Baby" au contraire, moins il parle, plus longtemps il garde cette couche de mystère et plus le personnage est mystérieux, plus grand est l'attachement envers lui ! On s'attache à lui PARCE QUE on ignore à son sujet, qui plus est, le personnage plus qu'avec les mots, s'exprime par un autre langage : la musique ! La musique chez le personnage de Baby, arrive vraiment bien à faire ressortir ses conflits à la fois internes comme externes, elle sert d'expression visuelle de son intériorité comme de son extériorité. Ansel Elgort ("Nos étoiles contraires", "Divergente") nous montre ici un jeu d'acteur vraiment grandiose, physique comme verbal; Kevin Spacey ("Usual Suspect", "American Beauty"...) bien qu'un peu joufflu et qu'on sent bien qu'il prend de l'âge arrive à nous faire froid dans le dos dans son rôle de leader de gang manipulateur, et Jamie Foxx, l'acteur de "Django" (2013) et "The Amazing Spider-Man: le destin d'un héros" (2014) se révèle aussi drôle que badasse, le gun à la main ("Tequila" !)
Pfiou....là je crois bien que j'en ai dis bieeeeeen assez (bravo à ceux qui auront lu tous le pavé !^^); pour conclure, "Baby Driver" est vraiment une belle claque, esthétique et sonore, un film d'action bien bourrin mais ultra intelligent entre "Drive" et "Fast and Furious" qui dépote quelque chose de bien articulé à un squelette musical ou tout est habilement pensé, Edgar Wright nous montre tout son génie !
IT'S ALL WRIGHT !!!

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le 27 déc. 2017

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L_Otaku_Sensei

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