Sam, je vous rend votre copie, sachez que je vous note en fonction de votre potentiel et de vos travaux ultérieurs.

Mon petit Sam ( permettez moi de vous appelez mon petit Sam), lorsqu'on a comme vous été capables de faire des films tels qu'American Beauty ou Les Noces Rebelles, on ne peut pas se permettre de se reposer sur ses lauriers comme vous le faites ici.

Pourquoi vous qui avez peint si bien la famille, le lien familial et la manière dont il se (dé)construit avez vous ressenti le besoin d'accumuler ici tous les clichés possibles avec une réflexion qui se trouve de fait réduite à peau de chagrin ?
Burt et Verona vont avoir un bébé. Ils n'ont pas de repères. Pas de modèle familial à suivre. Ils s'en vont donc traverser les Etats-unis pour y rejoindre à droite à gauche ceux qu'ils pourraient substituer à des parents (absents du côté de Burt, morts de celui de Verona). Les anciens collègues de bureaux, la sœur, la cousine, les amis d'université et le frère.
Chacun est un cliché vivant sans aucune nuances, les beaufs décérébrés, la célibataire endurcie ambitieuse et carriériste, l'adepte du concept je-ne-me-separe-jamais-de-mon-bébé-j'allaiterais-jusqu'à-la-mort-s'il-le-faut, le couple qui ne peut pas avoir d'enfants naturels et adopte à tout va en gardant le sourire de façade, le père célibataire désespéré.
Chacune de ses familles laisse le jeune couple perplexe et ils cherchent quelle va être leur famille à eux.

En ceci réside votre faute Monsieur Mendes : quel est donc ce fameux modèle sur lequel ils vont élever leur enfant? En quoi sera-t-il différent des autres? Est-ce vraiment dans cette scène de promesses à la pleine lune qu'ils édictent leurs spécifités? En gros on va aimer nos enfants et pas leur pourrir la vie et ça va faire de nous des êtres exceptionnels? Sérieusement?

Comment peut-on s'en tenir à une profondeur épaisse comme une crêpe quand on a filmer le couple DiCaprio/ Winslet à la dérive comme vous l'avez fait?

Votre film est gentil. Il est gentillet. Il mériterait peut-être un six dans les mains d'un autre. Mais vous avez mis vos talents en sourdines et avait signé une bluette familiale qui ne vous ressemble pas.
EIA
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Personnage de ciné : le boy next door et Oui! Oui! OUI! Ah ben non en fait.

Créée

le 22 juil. 2013

Critique lue 958 fois

19 j'aime

12 commentaires

EIA

Écrit par

Critique lue 958 fois

19
12

D'autres avis sur Away We Go

Away We Go
Momodjah
9

Un film sans prétention qui vaut le détour !

C'est un film tout simplement attachant. Tout y est raconté, interprété avec simplicité et finesse. La trame du road trip est bien vue lorsque le couple se met à la recherche de l'endroit idéal pour...

le 13 oct. 2010

19 j'aime

1

Away We Go
AlexLoos
8

Critique de Away We Go par AlexLoos

Fabuleux voyage, Mendes nous offre ici une œuvre proche de la perfection d'American Beauty, où on pourrait d'ailleurs établir un parallèle entre celui-ci et Away we go, ou plutôt une opposition. Là...

le 3 mai 2010

13 j'aime

3

Away We Go
Melly
7

L'anti-cliché de la grossesse passant par tous les clichés de la famille

Moi, juste après la scène d'ouverture, je me suis dit super, ça va faire dans l'original avec des dialogues mordants et des situations peu banales. C'était vrai. Du moins pour la première moitié du...

le 12 avr. 2011

10 j'aime

Du même critique

Noé
EIA
6

4,5,6 ? Flou mystique

Au sortir du cinéma, s'il est une chose évidente, c'est que Noé ne laisse pas indifférent. La salle, comble, se déverse sur le trottoir sous les rires moqueurs et les oh! admiratifs, on donne son...

Par

le 13 avr. 2014

80 j'aime

48

Nostalghia
EIA
10

PS : I love you

Tellement de choses à dire de ce film.. D'abord, la honte de n'avoir jamais vu un film de Tarkovski avant ça, celle même de ne jamais en avoir entendu parler avant de passer mon temps sur Sens...

Par

le 25 juil. 2013

63 j'aime

15

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
EIA
10

"Viens au pays des Schtroumpfs, ou tout est merveilleux..."

Aujourd'hui j'ai mis deux dix. Soit quelqu'un a réussi (très discrètement) à m'administrer des petites pilules qui font voir la vie en rose, soit je suis une sacrée veinarde. J'ai toujours cru en ma...

Par

le 2 août 2014

60 j'aime

11