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James Cameron : “Si le public ne vient pas voir ‘Avatar 2’, je suis prêt à admettre que je suis devenu un dinosaure”

Ou que la foule est imbécile ? Dont acte.

Comme le disait en substance Hubert Mounier, une chanson marche non pas parce qu'elle est bonne mais uniquement car il y a un bon marketing derrière avec une promotion efficace, sans quoi ce serait juste une bonne chanson parmi d'autres. Pour Avatar les vagues ça mouille second du nom, c'est pareil en moins bien.

Propagande écolo-religieuse

Dès le début ça me gave, et dire que j'en ai pris pour 3 heures. Voilà une opposition marquée de façon grossière entre les méchants qui coulent du béton et utilisent la puissance des machines à outrance contre les très très mais alors très très gentils qui sont en totale et parfaite communion avec la nature, y trouvent leur spiritualité auprès de leurs frères et sœurs animaliers, adoptent des gosses comme ils choisissent un animal dans la forêt. Le mythe du "bon sauvage" revu et revisité en images synthétiques pour la seconde fois. Le chapelet (bouh caca c'est pas beau et ça fait vieux qui se pisse dessus) se trouve transformé en "collier aux chansons" c'est tellement plus sympathique. A part prendre du temps et faire tourner le chrono, cela présente un très grand intérêt pour l'histoire si l'on considère que l'échelle de la qualité scénaristique se situe à zéro et en dessous.

Traduction me voilà

Promotion me voilà chantonnait Bob l'éponge dans son film. Ici on chantera tous en cœur cet air au nom de la traduction et de la fin de la tour de Babel. Outre le fait que les personnages habitent une autre planète et ne parlent pas la langue de Shakespeare chewing-gommée à quelques exceptions près, nos acteurs se mettent en quelques minutes à tous la pratiquer avec une facilité déconcertante, un peu comme Pocahontas de Disney habillée en mini-jupe qui se met à parler anglais au bout de deux minutes. Hourra pour les méthodes de langues ! En sus le doublage ne gâche rien au plaisir puisque, ce qui m'a fait bondir de mon siège, le colonel mort-ressuscité en bleu donne sans sourciller du "Mon général" à son supérieur qui est une femme. Si ces imbéciles avaient un minimum de culture ils sauraient que "Mon" est la contraction de Monsieur...

Narration pour scénario creux

Entre les inscriptions qui donnent des indications temporelles que j'estime relever de la qualité made in téléfilm, l'omniprésente narration qui débite des phrases débiles finit par lasser. Extraits : " Un chef doit mourir pour que naisse un autre chef ", " Un père protège c'est sa raison d'être " , "Ce fut notre plus grande faiblesse et notre plus grande force", j'aurai personnellement ajouté "Pampers même mouillés ils sont secs" ou encore " Paic citron quand il n'y en a plus, il y en a encore " summum de la stupidité des slogans de publicités destinées au ménagères de moins de 50 ans.

L'immigration c'est tellement chouette

Voilà que notre famille métissée quitte le pays de la forêt pour défaire la valise dans un autre pays, celui qui fait splash au motif qu'ils fuient pour éviter un conflit armé. Dès leur arrivée cela sonne comme la justification des migrations actuelles : on fuit au lieu de se battre pour une si belle nature, c'est normal. Mais les très méfiants du pays qui mouille sont tous d'accord au bout d'une minute puisque les immigrés acceptent d'adopter les coutumes locales, c'est promis juré craché, et font l'objet des railleries caricaturales habituelles. Entre cours d'apnée à la Mayol et rodéo, on nage, on nage, on nage, et c'est long, c'est long, c'est long.

Mais voilà finalement l'immigration c'est pas si chouette et fuir non plus, puisque le conflit se transporte en mer pour une bataille navale inévitable. A la fin notre immigré qui va repartir ou pas admet que finalement il faut se battre et son fils réclame à rentrer chez lui avant de mourir... Bref de quoi en perdre son latin.

B4, il a coulé mon porte-avions !

Et non ce n'est pas une publicité pour le jeu de la bataille navale des années 90. Là c'est une vrai (fausse) bataille navale. On commence par chercher les gentils émigrés en brulant tout au passage, on pêche la baleine avec un bateau marqué "recherche" (Sea Sheperd sors de ce corps !) et le fils du colonel mort ressuscité en bleu s'en étonne comme pour infantiliser le spectateur qui risquerait de ne pas avoir compris que c'est du gaspillage. Les animaux sont présentés comme plus intelligents que les méchants humains, infantilisons infantilisons... S'en suivent des combats dans lesquels des gamins qui tapent comme des fillettes allongent des droites à des hommes entraînés qui n'y résistent pas, boum boum, pan pan ça pétarade de tous côtés et le bateau finit par sombrer, comme Titanic ? Non comme le Poséidon ! Décidément Cameron est au bout de son inspiration.

Abâtardise

Non je ne partage pas l'enthousiasme du public, non je ne partage pas non plus l'avis encenseur des critiques. Ce film n'est que pur navet scénaristique avec sa soi-disant philosophie anthropologique qui s'essouffle bien vite derrière les effets spéciaux. Tout est tiré par les cheveux, on ajoute des gamins, on ajoute des gens qui ressuscitent tout ça pour rendre complexe une histoire dont le script sonne aussi creux que les citernes des pompes à essence après plusieurs semaines de grève, tout ça pour justifier une durée record comme on justifie que plus une bière est forte plus elle enivre son buveur et donc qu'elle est au top, tout ça pour justifier la puissance des ordinateurs qui servent des images éblouissantes donc c'est super, seul point qui me fait donner 2 étoiles. Ce spectacle n'est que le croisement mal identifié entre plusieurs films, idées ou situations prises ici et là, ce que l'on appelle vulgairement un bâtard. Je ne ferai aucun commentaire sur la fin, aussi nulle et stylée années 90 que Avatar premier de lignée.

Après avoir vu ce film je me demande si Cameron est encore capable de filmer autre chose que des machins assistés par ordinateurs.

Enfin le slogan du film : restez connectés, comme les très très gentils.


Xot66
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le 25 déc. 2022

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Xot66

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