Non seulement c'est très bien fait (on ne s'ennuie jamais malgré la longueur du film (2 h 40) mais c'est très roublard. Alors qu'on croit que nous allons assister à une démonstration finale expliquant en détails les conditions du meurtre, et pourquoi pas un retournement de situation, rien de tout ça, Preminger nous dispense du réquisitoire et de la plaidoirie, passe directement au verdict qui nous laisse comme un goût d'inachevé avant que nous comprenions que personne n'a écouté le témoignage fondamental et prémonitoire du codétenu. Si Stewart gagne ce n'est pas parce que la vérité a triomphé, c'est simplement qu'il a été meilleur "artiste" que le procureur. Une victoire amère qui ne lui rapportera rien. Très fort !