Le public français se prépare à découvrir le nouveau film de Jafar Panahi dans un contexte particulier. Le 11 juillet dernier, le réalisateur iranien est arrêté et condamné à une peine de six ans d'incarcération. Aucun ours fait alors figure de manifeste tant il annonce cette situation. Panahi se met une nouvelle fois en scène dans un village tout proche de la frontière turque. Il est en train de tourner un long-métrage. Ses équipes se trouvent de l'autre côté de la frontière, lui a choisi de s'isoler ici car il est interdit de tournage et de quitter le territoire par le gouvernement. Il dirige donc son film à distance par visioconférence. Dans ce village traditionnel, sa présence commence à déranger certains habitants suite à la prise d'une photo qui suscite la controverse. Depuis le miroir, Panahi a toujours aimé jouer avec le réel et la mise en abyme. Tout comme Elia Suleiman, avec humour et gravité, il nous dévoile l'absurdité du monde et d'une situation par le biais d'un cinéma militant, percutant et assurément salvateur.