On ne peut pas gagner contre quelque chose qu'on ne comprend pas.

Je pense que le mot qui définit le mieux ce film est: bouleversant.
Bien sur, en allant voir ce film, je m'attendais à être émue et touchée avec les thématiques qu'il traite.
Mais, le dépassement du manichéisme si classique des films de ce genre apporte une profondeur originale et éclaire de nouvelles perspectives sur cette période de notre histoire.


Edouard et Albert ne sont pas des héros de guerre. Ce sont juste des soldats qui tentent de survivre dans le Paris de l'après guerre face aux traumatismes physiques et mentaux qu'ils ont subit.
L'un, avec sa créativité, essaie d'enjoliver artistiquement son infirmité ainsi que son existence avec les paradis artificiels tandis que l'autre tente de retrouver une vie normale et une place dans la société de l'après-guerre.


Cependant, les racines du mal sont très présentes et ils se vengeront de cette guerre en escroquant le sentiment patriotique qui l'a déclenché.
Aucun moralisme n'est présent dans le film. Seul existe le souhait d'essayer de revivre après une épreuve aussi traumatisante.


La mise en scène est magnifique et les fantaisies apportent une légèreté qui s'accordent avec la période des années 20, années d'insouciance et de tentative d'oubli de la grande guerre.


Pour autant, la guerre conditionnera les existences des personnages principaux et les entrainera dans une spirale dont ils pourront difficilement sortir.


La spectatrice que j'étais a ressenti l'injustice et l'impuissance face à ces événements qui dépassent les deux personnages principaux. Mais ce qui est très beau dans ce film est le sentiment que les deux personnages essaient malgré tout, de continuer à se battre et de trouver une échappatoire, une lumière au bout du tunnel.


Véritable coup de coeur cinématographique de cette fin d'année, merci Monsieur Dupontel de magnifier le cinéma français.


Je tiens à souligner la magnifique scène de retrouvailles du père Péricourt avec son fils, qui ne se trouve pas dans le livre, mais qui fut admirablement jouée par les deux acteurs Nahuel Pérez Biscayart et Niels Arestrup notamment avec la reconnaissance du fils grace aux yeux bleus, l'esthétique du masque et le jeu admirable de Niels Arestrup qui manifeste juste ce qu'il faut d'émotion. Avec la ville de Paris en arrière plan. Un Chef d'oeuvre.

ChloéBvl
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le 2 déc. 2017

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