A travers ce film, le premier d'Edouard Bergeon, celui-ci parle de sa famille et du destin tragique de son père, un agriculteur qui est tombé peu à peu dans la dépression car n'ayant pas pu s'adapter au marché, et avec des dépenses qu'il ne pouvait pas rembourser, tout ceci faisant boule de neige.


Alors il est facile de se moquer de la calvitie de Guillaume Canet, mais je trouve que la maturité lui va comme un gant. Mais je suis d'accord sur le fait qu'il en fait parfois beaucoup, mais c'est sa seule défense quand on le voit acculé de partout. Face à elle, il y a l'excellente Veerle Baetens, qui joue son épouse, et qui est le pilier de cette famille, d'une part en apportant sa paie de comptable, leur permettant de boucler les fins de mois, mais aussi elle est une sorte de garde-fou face aux excès de son mari, jusqu'à ce que les digues sautent. Il y a aussi la présence de l'émouvant Rufus, qui joue le père de Canet, et le très bon Anthony Bajeon, récompensé à Berlin pour La prière, incarnant le fils.
On pourrait dire que le film est vu du regard de ce fils, qui voit son père aller de plus en plus mal, et ce n'est certainement pas un hasard, car il pourrait s'agir du propre réalisateur quand il avait 16 ans.
Où d'ailleurs, les dernières images du film sont celles où on voit son vrai père lors d'une soirée, qui est d'ailleurs reproduite telle quelle dans Au nom de la terre.


La force du sujet permet à Au nom de la terre de ne pas faire le malin, et de faire des beaux plans pour des beaux plans, c'est comme une saga familiale sur vingt ans, qui est quelque part symptomatique du monde agricole moderne, où les agriculteurs subissent une énorme pression, doivent sans arrêt se développer quitte à rogner sur la qualité des aliments à donner aux chevreaux, puis aux poussins, et à les mener au pire.
J'avoue avoir été très ému à plusieurs reprises, ayant connu un ami dont le père a lui aussi connu un destin tragique, mais en tant que film, c'est vraiment convaincant.

Boubakar
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le 12 oct. 2019

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Boubakar

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