Ascenseur pour l'échafaud par Mickaël Barbato

Alors que les premières minutes laissent présager un polar plutôt solide, la débandade est rude. Autant Malle fait preuve d'un certain talent pour ce premier film, autant la distribution, plus particulièrement Georges Poujouly et Yori Bertin, laisse grandement à désirer (mis à part Moreau et Ventura, comme à leur habitude).
Alors que ce jeune couple, qui devient bien vite l'intérêt numéro un du réal qui exprime à travers eux tous les doutes de la jeunesse d'après-guerre, il est bien difficile de supporter le jeu de ces deux personnages. Sur-jeu certes, mais surtout un enchaînement de situations qui tendent plus vers la comédie (malgré elle) que vers le dramatique. Et ce dès le vol de la voiture, qui inspire aux spectateurs une haine profonde envers le personnage de Louis (encore une fois malgré lui, l'acteur est tout bonnement insupportable), sentiment donc incompatible avec l'histoire d'amants maudits qu'esquisse par la suite un scénario pourtant efficace.

A noter aussi quelques petits couacs. Par exemple, lors de la séquence de la descente de l'ascenseur pendant que Tavernier y est suspendu, alors que le montage est nickel, renforçant l'impression de danger, on a un plan serré sur le visage du personnage sans que le décor ne bouge. Un plan certes fugace mais terriblement gênant au point de faire sortir le spectateur du film.

Au final, Ascenseur pour l'échafaud n'est pas un mauvais film, la BO de Miles Davis est exceptionnelle, mais il traîne pas mal de boulets qui l'empêche de s'élever à l'étage d'excellence qu'ont pu atteindre Les Amants, Lacombe Lucien ou Au revoir les enfants.
Bavaria
5
Écrit par

Créée

le 12 sept. 2010

Critique lue 2.4K fois

38 j'aime

2 commentaires

Critique lue 2.4K fois

38
2

D'autres avis sur Ascenseur pour l'échafaud

Ascenseur pour l'échafaud
Grard-Rocher
8

Critique de Ascenseur pour l'échafaud par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Simon Carala est un industriel parisien très fortuné marié à la très séduisante Florence, toutefois celle-ci entretient une liaison amoureuse avec l'un des collaborateurs de Simon: Julien Tavernier,...

54 j'aime

13

Ascenseur pour l'échafaud
Bavaria
5

Critique de Ascenseur pour l'échafaud par Mickaël Barbato

Alors que les premières minutes laissent présager un polar plutôt solide, la débandade est rude. Autant Malle fait preuve d'un certain talent pour ce premier film, autant la distribution, plus...

le 12 sept. 2010

38 j'aime

2

Ascenseur pour l'échafaud
Jambalaya
9

Kind Of Black, l'art du jazz polar...

J’avoue avoir regardé ce film, après moult hésitations, principalement pour la bande originale signée Miles Davis, que j’avais écoutée un nombre infini de fois et que je voulais voir collée sur une...

le 14 mars 2014

26 j'aime

8

Du même critique

Taxi Driver
Bavaria
10

Critique de Taxi Driver par Mickaël Barbato

BEST. FILM. EVER. Taxi Driver semble sorti du plus profond des tripes d'un scénariste en état de grâce (Schrader) et d'un réal tout simplement génial. Description sans concessions, ou presque...

le 29 nov. 2010

84 j'aime

8

Il était une fois dans l'Ouest
Bavaria
10

Critique de Il était une fois dans l'Ouest par Mickaël Barbato

Voilà le film le plus définitivement contemplatif qu'on puisse voir. Leone, tout comme Kubrick, était un cinéaste de l'esthétique. Ce sens peu commun, voir en désuétude de nos jours, allié à son...

le 3 mai 2010

80 j'aime

5

Le Festin nu
Bavaria
8

Critique de Le Festin nu par Mickaël Barbato

William Lee, junkie et dératiseur, est forcé de fuir le pays après avoir accidentellement tué sa femme, trouvant refuge en Afrique du Nord. Sur place, il pense être un agent secret tombé en plein...

le 17 févr. 2011

79 j'aime

2