Parsemé d'extraits d'un poème médiéval épique serbe, As far as i can walk se veut un conte moderne décrivant le chemin des migrants à travers l'Europe. En l'occurrence, il s'agit d'un couple ghanéen, dont l'intégration en Serbie se fait plutôt bien pour l'homme, peu conscient que sa compagne puisse rêver d'ailleurs et d'autre chose. Le film est aussi une histoire d'amour, contrariée par les difficultés d'une vie nouvelle qui divise plutôt qu'elle ne resserre les liens entre ses deux personnages principaux. L'on ne saurait reprocher au réalisateur Stefan Arsenijevic de livrer une vision plutôt européenne d'un sujet aussi mondialisé mais il y a malgré tout une certaine candeur dans la manière dont le film enchaîne les péripéties, certaines semblant assez difficiles à juger réalistes. D'où cette volonté d'en faire un conte mais le cinéaste déçoit malgré tout dans sa mise en scène, d'un trop grand classicisme. Malgré ces réserves, As far as i can walk reste un film digne et humaniste, pourquoi pas éveilleur de consciences, qui a le mérite de donner un rôle de choix à l'acteur français Ibrahim Koma, intense de bout en bout. Le film, lui, a séduit le jury du prestigieux festival de cinéma de Karlovy Vary en 2021 où il a été récompensé par un Globe de cristal, la distinction suprême.

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le 18 oct. 2021

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