Il est toujours périlleux de se lancer dans l'exercice du malaise paysan, de la simplicité de cette condition qui mène pourtant à de rudes combats, entre éthique et humanité.
As Bestas est une extraordinaire performance du réalisateur madrilène Rodrigo Sorogoyen.
Deux agriculteurs Français installés en Galice ( Nord-Ouest de l'Espagne) depuis 6 mois doivent faire face à la rudesse de la terre, mais surtout à celle des habitants du village.
Antoine (Denis Ménochet) est persuadé de pouvoir redonner un second souffle à la commune, abandonnée des villageois, laissant des maisons en décrépitude que le paysan restaure gratuitement.
En parallèle, il produit des fruits et légumes bios avec sa femme Olga ( Marina Foïs), en refusant les engrais chimiques des autres agriculteurs.
Faisant face à la colère d'une partie des habitants, car opposé à un projet d'éoliennes qui aurait rapporté de l'argent aux locaux, Antoine se voit maltraiter par son voisinage, et par deux frères, Xan et Lorenzo (Luis Zahera et Diego Anido), qui se sentent insultés par sa présence au quotidien.
L'atmosphère est pesante, et les montagnes et forêts environnantes, bien que grandioses, ne parviennent pas à nous laisser respirer durant les 2h17 de ce long métrage, qui magnifie l'intolérance, la discrimination et l'incapacité d'échanger autrement que par la violence.
As Bestas mérite son César de meilleur film étranger, et les interprètes sont aussi à saluer, Espagnols et Français.