Cette critique contient des spoilers non masqués (parce que honnêtement je refuse de me faire chier à censurer des spoils pour un film que vous ne DEVRIEZ PAS voir en salle)... vous voilà avertis.

Mini monde, Maxi Peur.

Tel est le slogan du retour censé être triomphal du cinéaste français Luc Besson, de l'arrivée sur le marché du cinéma de sa nouvelle société "Luc Besson Production" abrégé ici LBP et d'Europacorp (du moins les ruines) le tout avec l'aide des sociétés de distributions Apollo Films (France) et Kinology (International), film au budget minuscule de 2.4M d'euros, financé à coup de SOFICA et d'aides des coupaigns de chez Canal+.

Le film prend ici les codes de production d'un film Blumhouse, vous prenez un petit budget que veulent bien vous donner des majors ou des producteurs/investisseurs, vous faîtes un film avec des acteurs inconnus au bataillon et on réduit les couts au maximum (on fait des huis-clos en gros), sauf que là on a même pas le luxe de s'offrir un réalisateur comme Shyamalan, si Besson à bien écrit le métrage (gardez ça pour plus tard) et a fait les reshoots, le bébé est porté (non sans fierté) par Barthélemy Grossmann dont la carrière aura vu naître un film moyen et ce film qui est - sans suspens - franchement mauvais.

Autosucer (v. 1e groupe) :

Petit synopsis pour se mettre dans le bain voulez-vous ? Dans un monde de science-fiction où les fans d'Arthur seraient comme des fans de Star Wars, Alex (Mathieu BERGER) vient de passer le palier des 18 ans, après avoir fraudé visiblement le métro en cosplay d'Arthur (c'est une véritable scène.) et avoir fait une petite fête d'anniversaire où on assiste, médusé, au Bessonage dans toute sa splendeur après des retrouvailles entre notre pignouf et Samantha (Thalia BESSON), qui est en "crush" sur lui depuis 10 ans :

- J'ai pris des seins. (vrai réplique dit par la fille de Besson voilà voilà..)

On découvre alors le casting de personnages très oubliables composé de caricatures vue et revue :

Jean (Yann MENDY) : le renoi de banlieue (rien d'autre le caractérise).

Mathilde (Lola Andreoni) : la meuf à lunettes un peu froussarde qui est destinée à mourir car visiblement les autres sont des débiles mentaux (cependant c'est pas une lumière).

Douglas (Mikaël Halimi) : un geek un peu autiste avec un nom américain c'est Besson après tout.

Renata (Jade Pedri) : J'ai complètement oublié qui c'est elle sert à quoi au juste ?

Maxime (Vadim Agid) et Dominique (Marceau Ebersolt) : un couple gay mais tu sens les acteurs n'avaient pas méga envie de jouer le rôle à fond.

Durant cette soirée où visiblement Besson imagine que les fans des films font des soirées annuelles pour enchainer la trilogie, nos joyeux lurons annoncent à Alex (visiblement surpris pour un "fan" qui a même pas dû voir les making-off du DVD) que la maison de la trilogie Arthur existe, et qu'ils vont emmener notre jeune protagoniste pour un week-end dans un lieu de cinéma.

Et là vous vous dîtes, bon on a bien introduit les personnages, les enjeux et les affinités, le massacre va pouvoir commencer... non ?

51 PUTAINS de minutes d'introduction et 43 secondes.

Le film dure 1h27 générique inclus, pourtant il est composé à 51 minutes de vide ABYSSAL. Après avoir introduit un personnage complètement OSEF caricature du paysan chelou type Massacre à la tronçonneuse, après un bref téléshopping des goodies de la saga, Luc Besson et Barthélémy Grossmann visiblement admirateurs de Camping Paradis et de Valérie Damidot décident de nous faire un petit home tour des lieux, où on découvre des figurines de cinémas (qu'Alex à visiblement déjà allez savoir) et un mystérieux grenier avec les décors du film, suivi d'un camping, et dans un élan d'un fantasme inavoué absolument affligeant, Sam propose de jouer une future relation amoureuse sur une relation sexuelle. Après une séquence de cauchemar aussi rapide et mal monté qu'un Saw sous acide, les protagonistes s'inquiètent que les amis ayant filé le bon tuyau du lieu soient jamais revenus, et après une dispute absolument absurde sur le fait que la glacière soit tombée, le groupe se sépare et après une balade en forêt l'horreur arrive enfin.

Et tout ça en 51 MINUTES, en ayant omis aucun détail, aucune scène, vous avez le résumé le plus proche possible de la réalité.

Ce film a réussi l'exploit d'être vide sur 51 longues minutes, qui en plus se paye le luxe de ne pas être un nanar, on ne rigole JAMAIS des situations, des dialogues mauvais, des clichés, on pouffera seulement quand des dialogues graveleux finiront d'enterrer une relation amoureuse qui accumulera autant de clichés que possibles.

Rien que cet argument devrait repousser les spectateurs de risquer l'aventure Arthur, malédiction, et aurait dû être la goutte de trop depuis déjà trop longtemps, et pourtant... le pire est à craindre.

Vous avez dit horreur ?

Justifié par un tronc d'arbre visiblement pas assez entretenu par les équipes du domaine du CHATEAU de monsieur Besson (la maison étant dans le domaine de son château : le Château des Laitiers), nos protagonistes se retrouvent bloqués visiblement en ayant déposé leurs instincts de survie dans le coffre de la voiture. Darwin serait fier de voir à quel point sa théorie de sélection naturelle n'a jamais été aussi vraie, entre les débiles qui refusent de dire à Mathilde qui est ALLERGIQUE aux abeilles (comme Arthur dans le 2 et 3 COMME PAR HASARD) qu'une ruche se trouve dans la grange (je vous laisse deviner à la première occasion elle flippe s'enferme dedans et meurt comme une merde), la séparation de nos protagonistes aura eu pour effet de créer une boucherie absolument évitable. Entre l'autre idiot qui a pas remarqué le piège à ours (qui est visible), se prenant les crocs dans la cheville, lâchant la corde tuant au passage un de ses amis suspendu à une corde qui a filé le tuyau du lieu, entre Renata et Sam qui flippent pendant 5 min avant de relativiser sur le fait que la maison est probablement remplie de psychopathes (au point de faire de la balançoire écouteurs sur les oreilles c'est fort), et enfin cette mort absolument inexpliquée, d'un mec dont le seul crime aura été d'être un geek qui s'est énervé et s'est perdu en allant chercher du pain.

Le couple gay finit par mourir hors champ, après un tronc d'arbre déplacé dans la nuit ayant écrasé la bagnole par la volonté du Saint-Esprit, ils se font massacrer hors champ par.. bah on ne sait pas ?

Les jumpscares sont tout sauf flippant et le film aseptisé à mort ferait passer Blumhouse pour un producteur de blockbusters innovants.

Enfin comment parler du dernier acte, entre les cosplayers de bogomatasalaï venu de la Japan Expo s'exprimant uniquement en "bogo" comme un cliché raciste des années 30, entre "Maltazard" le dégueulasse qui semble donner des free-hugs dans la convention la plus proche de chez toi, et enfin pour couronner cette soupe à la merde servie avec son lit de pisse, on apprend que les dits cosplayers font chaque année des combats à mort drogué en cosplay, qu'ils sont connus de la police (car une fois en faisant Batman v Superman un Superman est mort en sautant (vraie justification du film)) mais qu'ils n'ont rien fait pour empêcher la tragédie et le paysan fou qui revient commme pour achever le supplice.

Pour finir la morale vient définitivement tuer cette abomination :

Un film ça peut faire des dégats. (Le policier luttant contre un AVC)

Tu as raison film, dommage que le seul dégat que tu causes c'est ton suicide prématuré et probablement celle de ta suite (car oui ils ont eu L'AUDACE de mettre un cliffhanger sur un mec capuché que visiblement la police ne trouve pas dans la maison).

En résumé

Ni drôle comme un nanar à la The Room, ni flippant comme l'aurait voulu Besson, Arthur, malédiction finit d'achever le titan Europacorp, Luc Besson enterre son héritage en même temps que sa crédibilité cinématographique déjà fort fragile. Enfin je concluerais par le fait que les minimoys s'appellent "miniputas" en russe, je trouve ça résume bien le film, un produit commercial visant à aguicher pour remonter la pente avec un cheval déjà entrain de crever.
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le 8 juil. 2022

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