On n'a plus les mots.

Ce n'est pas un film. Arthur Malédiction est un projet d'étudiants (ceux de la Cité, école de Luc Besson), hautement corrosif pour les yeux et le cerveau, qui ne perd jamais une minute sur ses 87 ("Oh, au pire, si c'est nul, c'est court"... Pauvres fous naïfs, fuyez) pour nous infliger ce que le cinéma a de pire, devenant immédiatement et sans forcer le pire film (peut-on appeler ça un film ?) de l'année, on le parie d'avance. Allez, fonçons dans le lard inexistant de ce produit aussi décharné qu'un Maltazard au régime. Nous commençons donc par regoûter aux films Arthur et les Minimoys de Besson (une piqûre de rappel pour les néophytes ultra-longue), qui s'éclate à se jeter des fleurs (le fan-club des Minimoys qui en fait des caisses), puis on attend, on attend, on attend...qu'il se passe quelque chose. N'importe quoi. Car avant 1h, c'est le calme plat, vous observez des jeunes (qui jouent vraiment mal, navré de l'admettre) qui mangent de la pizza, se draguent (que c'est niais !), conduisent sur des départementales, font du camping...on n'a pas signé pour ça. Surtout qu'on reste stupéfait par l'ineptie du scénario :

On n'a rien compris. Rien du tout. Si ce n'est que le film semble ne pas savoir lui-même, se paume toutes les dix minutes, largue en cours de route son caméraman sous ecsta (oui, on a vu qu'il sait faire des travelings circulaires au début du film, s'il pouvait arrêter avant qu'on rende... mais ne sait visiblement pas tenir sans trembler la caméra lors de la scène du dîner, on s'est souvent demandé ce qu'il fichait avec son appareil), son dialoguiste ("La Lune est pleine." - "Non. Elle est pas pleine." - "C'EST PAS GRAVE !!!", ou encore la magnifique sentence du gendarme qui sort de nulle part "Les films, ça peut faire des dégâts."... A chaque fois, une bonne grosse rigolade dans la salle), et son scénariste (ou plutôt, l'ensemble des jeunes scénaristes qui ont tenté de corriger l'idée de base de Besson, dans la mesure de ce qu'il validait, d'où certainement cette impression qu'aucune idée n'écoute la précédente). Et si l'on osait, on dirait qu'on avait en tête une fin facile, peu onéreuse, et qui aurait sauvé les meubles (au moins les poignets) : et si on nous avait laissé entendre que

dont le film ne fait absolument rien (on nous le montre, et on l'oublie aussi sec... Mais qu'y-a-t'il derrière ?!). On n'est pas scénariste de profession, aussi on dira seulement que c'est la fin qu'on aurait aimé voir, plutôt qu'une proposition bancale (

) qui semble sortie du chapeau comme un mot d'excuse. Rien ne va dans ce Arthur, ni sa timidité maladive à l'approche des scènes de mort (on ne voit jamais rien ! Remboursez !), ni ses scènes ultra-prévisibles (à l'ouverture :

et bingo...) ou à l'inverse qui nous surprennent en prenant la seule route qui ne mène nulle part (la fin, incompréhensible). Ni fait, ni à faire, ce projet nous a fait rire par son arrogance mal placée, cocasse malgré lui, mais les meilleures blagues sont les plus courtes, et celle-ci dure 1h27. Bon courage.