Arthur et la Vengeance de Maltazard par Mjoln
En 2006, Luc Besson surprenait avec la sortie de "Arthur et les Minimoys". On découvrait un Luc Besson qui s'adressait pour la première fois aux enfants en offrant à l'écran un monde fantastique caché dans un jardin, peuplé de petites créatures craquantes : les minimoys. Trois ans après, voici donc la suite au titre prodigieusement original : "Arthur et la vengeance de Maltazard". Le scénario du film est tout aussi renversant, puisqu'il s'agit pour Arthur de repartir à la rescousse des minitrucs après avoir reçu un mystérieux message d'appel au secours, le tout sous couvert d'un message pseudo-écolo.
Heureusement, la platitude de l'histoire est quand même rehaussée par l'originalité de l'univers créé par Besson. On y est plongé dès les première secondes en découvrant que des minimachins sont aussi cachés dans les fruits (framboises, et autres baies sauvages) et font la cueillette comme on dirigerait un entraînement des Marines : c'est-à-dire avec force, voltiges, cascades et sauts périlleux. Ces petites choses, toujours aussi craquantes, enfourchent des insectes et des araignées en guise de monture et utilisent des vers luisants en guise de phares pour se diriger dans l'obscurité. L'ensemble est assez cohérent et plutôt réussi, si bien que les bambins sont vite plongés dans cet univers tout en images de synthèse.
L'ennui, c'est qu'il met un sacré bout de temps à arriver cet univers. L'introduction à la véritable quête que doit mener Arthur n'en finit pas. Et autant les personnages virtuels sont sacrément bien animés et plein de vie, autant les acteurs en cher et en os qui gesticulent dans plus de la moitié du film sont sacrément lourdingues et peu crédibles (d'autant que leur doublage n'est pas non plus une franche réussite). Qu'à cela ne tienne, le cœur du film se situe au fond du jardin, en compagnie des minibidules. Et quand on y est, on y est, volant à bord d'une coccinelle dans les rues d'une ville liliputienne, poursuivi par des minivilains. La classe. En parlant de vilain (Celui de Dupontel a d'ailleurs l'air de valoir le coup), le fameux Malthazard finit par faire son apparition après une loooongue attente. Doublé par l'excellent Gérard Darmon, le personnage, machiavélique, vaut à lui seul le déplacement, tant il est truculent et charismatique. Dommage qu'il n'arrive que si tard... Car quand l'histoire commence enfin à décoller, apparaît à l'écran, comme un couperet, et sans que l'on s'y attende, un écran noir sur lequel il est écrit en grosses lettres «A suivre...». Satané Besson. Et quand on sait qu'il va falloir patienter un an pour la voir, la suite... C'est sûr, Luc, y a un paquet d'enfants qui vont te détester... Que la force soit avec toi...