Le huitième long-métrage de James Gray est sans doute son film le plus personnel et le plus poignant aussi. Se déroulant au tout début des années 80, il narre l'histoire de Paul Graff, un garçon de 12 ans qui vit dans le quartier du Queens à New York. Une enfance aimante mais strict, marquée par sa relation intense avec son grand-père qui a immigré d'Ukraine au début du XXème siècle. Paul est un enfant penseur et dissipé qui rêve de devenir artiste. Il va alors se lier d'amitié avec un camarade de classe Johnny, un afro-américain qui est tout aussi turbulent. Pour Paul, cette rencontre va bientôt sonner la fin de l'innocence et la découverte d'un monde bien moins délicat que ce qu'il imaginait. En s'inspirant de sa propre histoire, Gray peut-être le plus grand cinéaste américain en activité, convoque ici les fusées de son enfance dans un drame feutré et magnifique. Prenant pour toile de fond, une Amérique morcelée en proie au racisme, dont Ronald Reagan va devenir le quarantième président et dans laquelle plane déjà l'ombre des Trump. À travers le personnage de Paul, James Gray part donc à la recherche d'un temps perdu entre mélancolie et amertume. Mais nul doute que la vie lui appartient.