Premier film de Nicholas Jarecki, Arbitrage nous entraine dans le monde de la finance avec une telle impersonnalité qu’il sera bien difficile de ne pas s’ennuyer ferme durant un peu plus d’une heure trente de projection.

Robert Miller est un self made man des plus ordinaires. Magnat de la finance, il possède absolument tout. De l’argent, une femme, deux adorables enfants et même une maitresse qu’il s’octroie le droit d’aller chatouiller lorsque madame dort. Une vie banale pour un destin tracé depuis longtemps. Seulement voilà, ce train-train quotidien se trouvera bouleversé le jour où pris de fatigue (et oui une telle vie fatiguerait le plus vaillant des hommes !) il provoque involontairement la mort de sa compagne de l’ombre lors d’un accident de voiture. A peine perturbé par ce drame, il prend ses jambes à son cou, inquiété qu’il est de voir sa petite vie chamboulée d’un claquement de doigt. Commencera une longue et fastidieuse traque entre lui et un policier d’une perspicacité à toute épreuve, le simplet de la bande sans doute.

Arbitrage n’est pas un désastre en soi. Pour dire vrai, il serait même un bon thriller d’après-midi à regarder sur M6 lorsque la météo nous force à rester cloitrer au bercail. Mais avec un tel casting, on était en droit d’en attendre un peu plus. Si Richard Gere n’est là que pour le capital sympathie qui se dégage de sa petite personne et son sourire ultra bright (acteur, vous avez dit acteur ?), tout comme une Laetitia Casta léthargique, il est plus regrettable de voir que des acteurs comme Tim Roth et Susan Sarandon n’ont guère mieux à proposer. Un petit pas pour le ridicule mais un pas de géant en direction des Assedic.

Que reste-t-il à sauver ? Pas grand-chose. La photographie est certes attirante mais elle se trouve souillée par une mise en scène d’une mollesse imparable. Triste constat également du côté d’un scénario bancal se permettant le luxe de monter de toutes pièces l’un des retournements de situations les plus risibles de 2012. Ce cher réalisateur ne savait sans doute pas comment se dépêtrer de cette bouillasse mais de là à servir une telle fin il y a des limites à ne pas franchir, même lorsqu’il s’agit de son premier métrage. Arbitrage, une farce déplaisante comme on en voit trop souvent ces derniers temps. Circulez y’a rien à voir comme dirait Patrice Leconte.

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Auteur : Wesley
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le 1 janv. 2013

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