Antebellum, notre sujet du jour, est de ces films qui surfent sur une vague d'idée mais aussi d'idélogie. Ce sont des choses politiques et qui sont "matière à penser" qui n'arrivent à me toucher que rarement. Car oui, un film pétri de bonnes intentions n'est pas forcément ... un bon film. Un message juste, n'illumine pas toute l'oeuvre.
Alors pour ce dernier sujet, il y a un peu de tout à manger selon moi.
Le découpage du film en 3 parties, lesquelles sont dans le désordre ( millieu, début, fin ) est très prometteur pour ce qui est des deux premières. J'aurai plus de réserves sur la fin, nous y viendrons.
Ce film étant un épais mystère, On est très intrigué et on se questionne beaucoup face a un déroulement de ce genre, dans un univers aussi particulier et identifié. Le plan séquence d'ouverture est un bon exemple d'une exposition non narré absolument réussie. Tout est identifiable et je dirais meme "imaginable"
Et donc nos acteurs font un travail assez remarquable, mais pour ce que le film véhicule, l'histoire et les prestations n'appartiendront pas totalement et exclusivement à Antebellum. Surtout venant des producteurs de Get out et Us
Il est normal d'y retrouver une atmosphère semblable mais il en ressort une vague idée ( certes vague ) de s'approprier Jordan Peele sans avoir le monsieur directement dans le projet.
La mise en scène ainsi que les costumes et décors demeurent impeccables et correctement utilisés. On peut voire qu'on cherche efficacement à mener le spectateur quelque part.
Bon comme je le sous entendais, j'ai bien plus de réserve sur le final. Notre héroine, fraichement échappé du lit de son tortionnaire, et équipé d'un cheval et d'un téléphone portable, perd quand meme assez betement du temps, au lieu de s'enfuir franco.
Menant donc à lui couter la vie de son compagnon de fuite
Au lieu de mener une révolte, une vengeance ou une fuite. On ne sait pas très bien ce qu'elle cherche à faire, et la logique d'un perso en danger n'est pas limpide quant à tous les risques qu'elle prend, les bruits qu'elle fait dans le camp sans réveiller les autres de suite etc.
Si la révélation finale est efficace, quoi qu'un peu attendu, je suis perplexe quant à l'aboutissement de l'idée. Ce style Le village me plait assez, mais les plans final sur la statue d'un général confédéré et la destruction d'un lieu à la base ( et je dis bien à la base ) de culture sur la guerre et l'histoire du pays me semblent de trop pour faire passer le message. C'est un peu le forcing américain, l'abus de critique et de dénonciation qui rendent l'oeuvre fragile et peut être un poil trop engagée et réaliste au sein d'une fiction.
Au final si Antebellum nous plonge avec succès dans un nouveau cauchemar vécu par l'afro américain piégé et au coeur de la souffrance. J'ai peur que dans les temps qui sont les notres, le film ne soit qu'une autre façon d'accuser et séparer les gens entre eux : Tous les noirs sont des gentils, tous les blancs sont des salops. Je pensais que les films progressistes avaient un peu dépassé ça et se savaient plus malin pour lutter pour une égalité et une justice.
Mais de toute évidence, bien trop rares sont les films comme Green Book qui rassemblent plus qu'ils n'accusent depuis quelques temps. Meme si cela ne me gêne pas, je reste mitigé sur tout ce qui conclue par le film. Je doute qu'un film comme ce dernier calme certaines tensions, même si il éveille les consciences. Et pour finir, depuis l'élection de Trump, nous en aurons eu énormément et à raison. Mais il y aura eu autrement plus abouti que Antebellum