Je suis allé voir ce film en n'en connaissant rien mis à part l'affiche. Pas une seule image de trailer, rien. Je savais juste que c'était un film d'horreur vendu dans la même lignée que Get Out.
J'avoue m'être fait avoir par le film. Lorsqu'on passe de la guerre de sécession à 2020, je pensais qu'on allait avoir deux lignes temporelles, avec un jeu de miroir entre les deux periodes. Mais que nenni !
Le film raconte en fait l'histoire de blancs qui sequestrent des noirs pour leur faire vivre dans des champs de cotons... mais à notre époque. Nos protagonistes sont alors enfermés dans un endroit qu'ils ne connaissent pas et où il n'y a, visiblement, presque aucune échapatoire.
Lorsque j'ai découvert le twist j'ai eu deux réactions successives. Déjà le fait que l'on déteste d'autant plus les sudistes, car ils n'ont même plus l'excuse de l'époque pour justifier un tel comportement : c'est même pire car ça veut dire qu'ils sont ici par choix. La seconde, un peu plus négative, c'est sur la construction du personnage de Veronica. On a un peu du mal à s'attacher pleinement à elle car dans les 3 parties du récit, on nous dépeint 3 personnalités radicalement différentes (tout ça pour garder le twist), mais qui fausse un peu la cohérence du tout.
Par rapport à l'image, le film est très sombre et le partis pris marche très bien. Presque toutes les scènes sont en lumière naturelle, contrastant avec les lumières de la ville bien artificielles, même si elles restent globalement dans la même gamme de couleurs.
On a de très beaux levers et couchers de Soleil qui détonnent avec les monstruosités qui nous sont montrées.
Sur l'horreur c'est plutôt inégal. On a de grosses scènes de tensions, des inspirations de Shining (l'hotel avec la petite fille et le sudiste avec sa hache qui gueule le faux nom de Veronica), une alternance de violence suggérée puis montrée de face, histoire de nous surprendre (les coups de ceintures au début du film). Le problème étant que c'est assez inégal, et on a du mal à ressentir cette peur tout du long, principalement à cause de la pause dans la ville qui certes nous interpelle, mais nous soulage malheureusement beaucoup trop.
Ça reste une bonne surprise, mais que j'ai un peu peur d'oublier avec le temps. 6,5.